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vendredi, mars 29, 2024

Coronavirus – l’Absence de Vision et l’Amateurisme qui Caractérisent Les 100 Premiers Jours de Tebboune

Pour lutter efficacement contre la pandémie de Covid-19, il est fondamental de passer par un dépistage systématique avait déclaré l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Sans avoir attendu cette déclaration, les véritables industriels et spécialistes mondiaux du diagnostic se sont mobilisés pour permettre la massification des tests du coronavirus.

Il faut savoir que c’est le manque d’outils efficaces pour diagnostiquer rapidement et sans grands frais les cas de coronavirus qui pourrait expliquer en partie sa rapide propagation dans le monde.

Aussi, les tests d’anticorps fiables et bon marché qui révèlent si quelqu’un a déjà contracté le Covid-19 sont considérés comme cruciaux pour gérer la prochaine phase de la pandémie.

Le dépistage à l’échelle de la population pourra ainsi mesurer le niveau global d’immunité et la réponse appropriée que les autorités sanitaires auront à apporter aux populations.

Diverses équipes à travers le monde utilisent déjà des tests d’anticorps en laboratoire, mais qui restent difficiles à développer, en partie parce que ces tests doivent être effectués quelques semaines après l’infection.

En effet, les tests les plus couramment utilisés pour détecter les cas de Covid-19 sont basées sur le procédé dit de ‘’transcription inverse’’ suivie d’une amplification en chaîne qui permet de détecter l’empreinte génétique du virus.

Face à l’objectif de massifier le nombre de tests, les industriels des dispositifs d’analyse médicale actionnent deux leviers : d’une part augmenter les capacités de production de leurs réactifs et d’autre part développer des procédés plus rapides et plus faciles à mettre en œuvre.

En parallèle, certaines entreprises travaillent sur des kits de test à domicile qui fonctionnent comme un test de grossesse.

Cette semaine, le gouvernement britannique a indiqué qu’il pensait que ces tests pourraient être suffisamment fiables, annonçant qu’il avait déjà acquis des kits de test rapides, en vue de les mettre à la disposition des professionnels de santé dans un premier temps, puis au public ultérieurement.

Trois fabricants sud-coréens de kits de dépistage rapides pour le nouveau coronavirus (Covid-19) ont obtenu une approbation provisoire de la part de la Food and Drug Administration (FDA) des Etats-Unis, a fait savoir samedi le ministère des Affaires étrangères.

Cette approbation de la FDA permettra aux fabricants sud-coréens de kits de test de les vendre aux Etats-Unis où le nombre de cas confirmés d’infection au nouveau coronavirus a dépassé les 100.000, a déclaré un responsable du ministère.

La medtech française Biosynex va proposer trois nouvelles solutions diagnostiques pour l’infection à Covid-19 basées, d’une part, sur la biologie moléculaire (PCR) et, d’autre part, sur l’immunochromatographie, afin d’aider les professionnels de la santé dans la lutte contre la pandémie Covid-19 et à participer à l’effort de dépistage et de diagnostic. Les premiers tests seront disponibles pour la première quinzaine d’avril.

Mais l’avancé la plus spectaculaire a été enregistrée par la société française Novacyt à travers sa filiale Primedesign, qui produit un test rapide d’une très grande fiabilité, minimisant les risques de résultats faux négatifs ou faux positifs caractérisant les autres kits de détections qui détectent plusieurs autres virus en plus de la souche du Covid-19, détectée à Wuhan pendant la crise chinoise.

Ce Kit est capable de fournir des résultats en 60-90 minutes contre plus de deux heures pour les autres !

La stratégie de dépistage systématique a déjà porté ses fruits, notamment dans des pays particulièrement touchés par le coronavirus SARS-CoV-2, comme la Corée du Sud qui a mené une campagne de 274 500 tests, soit 0,5% de la population du pays !

La nation la plus touchée d’Europe, l’Italie, a également choisi de tester la plupart des cas suspects sur son territoire. Le pays a effectué 148 657 diagnostics depuis l’apparition des premiers cas sur son territoire.

Le Royaume-Uni a annoncé sa volonté de renforcer ses stocks afin d’augmenter sa capacité de diagnostic à 10 000 tests quotidiens et même les Etats-Unis se préparent à tester massivement leurs citoyens.

L’Algérie semble avoir abandonné le recours aux tests préventifs pour ne consacrer les dispositifs de diagnostic qu’aux cas les plus graves.

Pour cela elle a eu recours à plusieurs aides et dons émanant de pays de l’Union Européenne et de la Chine pour s’équiper en moyens et dispositifs médicaux.

Comme beaucoup de pays, dont l’Algérie, qui luttent pour diagnostiquer et traiter le virus, l’Espagne s’est tournée vers la Chine pour obtenir des équipements et des fournitures indispensables, d’un montant de 432 millions d’euros, afin d’importer des tests, des masques, des gants et d’autres produits personnels…

Or, le gouvernement espagnol vient de retirer 58 000 kits de test de coronavirus fabriqués en Chine après qu’il est apparu qu’ils avaient un taux de détection de seulement 30% de précision et produits par une entreprise n’ayant pas d’habilitation : Shenzen Bioeasy Biotechnology Company Limited dans la province de Guandong.

« Les premiers tests sur les kits de tests rapides ont été effectués simultanément par un hôpital de Madrid et par l’Institut de santé Carlos III, et dès que leur faible sensibilité a été découverte, ils ont été retirés« , a précisé le ministère de la santé espagnol…

Il nous parait important que les hautes autorités sanitaires algériennes, ne sacrifient pas la sécurité de leurs citoyens à travers des mesures d’approvisionnement d’urgence, certes essentielles, mais qui ne s’entoureraient pas d’un minimum de contrôle et d’un traçage des importations liées à cette pandémie mortelle.

Le président Tebboune avait mis en avant «la nécessité d’un plan sanitaire intégré garantissant les soins adéquats aux citoyens avec l’examen de la manière d’augmenter la part du secteur de la santé dans le Produit intérieur brut (PIB) en vue de construire des centres hospitaliers et de nouveaux centres hospitalo-universitaires répondant aux standards internationaux et d’améliorer les infrastructures existantes ».

Pour lui, la priorité serait donc l’augmentation de la part de la santé dans le PIB et la construction de nouveaux centres hospitalo-universitaires.

Pourtant, un système de santé performant, au-delà du nombre de médecins et d’hôpitaux, implique également de l’innovation, de la performance technique, de la maintenance, de l’évaluation, de la formation, de la recherche et de la coordination de qualité et un système de surveillance (monitoring) indépendant, regroupant une base de données d’urgence médicales récoltées de tous les hôpitaux du pays.

D’autre part, tous les professionnels algériens s’accordent pour dire que les missions de santé ne peuvent pas demeurer les « prérogatives » du seul secteur public. Une coordination avec le privé est souhaitable pour davantage d’efficacité, tout comme on doit exonérer de taxes et d’impôts les « vrais producteurs du médicament » !

MESLEM Larbi du secteur sanitaire de Mascara avait déjà le 15 février 2005, affirmé que la mise en place d’un système d’information de santé national et global présentait des avantages indéniables pour l’Algérie.

 »Il permet un accès facile et ergonomique aux vastes ressources d’information sur l’activité sanitaire dans le secteur public, et donner une bonne image du système de santé national et apporter des éléments de réponse adéquate aux préoccupations fondamentales des acteurs de la santé publique (prises de décisions, actions, élaboration de la planification de la couverture sanitaire, soins, …etc.) et à ceux de la recherche. Et ce, en faisant recours aux méthodes et aux outils technologiques modernes de gestion de l’information.’’ C’était il y a 15 Ans…

Alors pourquoi ne pas orienter, momentanément aujourd’hui, nos industries vers la fabrication massive de solutions hydroalcooliques par exemple et de dispositifs sanitaires nécessaires dans le contexte de la pandémie du coronavirus, au lieu de privilégier l’importation et les offres farfelues des pseudos-industriels et de leurs soutiens politiques dépassés ?

Va-t-on enfin pouvoir délivrer le système de santé algérien de la corruption, de l’incompétence de ses gestionnaires et du charlatanisme qui y prévaut à tous les niveaux ?

N’est-il pas primordial de mettre en place un système d’information national de santé qui aura pour objectifs de créer un environnement logiciel et matériel pour recueillir, stocker, traiter, restituer et communiquer l’information sanitaire pour faciliter la gestion, l’évaluation et la planification ?

Non, rien de tout cela n’est évoqué, ni même prévu, on gère l’Algérie au jour le jour, tous sont dépassés et en rangs dispersés…

On se demande si le Président Abdelmadjid Tebboune et toute son équipe, qui viennent de dépasser les 100 jours à la tête du pays, vont pouvoir survivre à l’épreuve du coronavirus, tant ils brillent par un manque flagrant de stratégies cohérentes et l’absence d’un projet de société pour tous les algériens !

Bachir Outaghani

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