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vendredi, avril 19, 2024

Confidentiel. Washington dépêche son « monsieur Moyen-Orient et Afrique du Nord » à Alger en prévision de la visite de Tebboune à Moscou à partir du 17 décembre prochain

La Maison-Blanche a dépêché à Alger le Coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Brett McGurk, dans l’optique de parler directement et d’échanger ouvertement avec le Président algérien Abdelmadjid Tebboune qui se prépare à se rendre à Moscou en Russie à l’occasion d’une importante visite officielle prévue entre le 17 et 19 décembre prochain, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. 

Selon nos sources, le déplacement de Tebboune à Moscou pour aller à la rencontre de Vladimir Poutine, l’ennemi juré de l’Occident et notamment des Etats-Unis d’Amérique depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, a suscité les inquiétudes, les appréhensions et soulevé de nombreuses interrogations au sein de l’administration du Président américain Joe Biden. Alors que cette visite de Tebboune à Moscou n’a pas été encore validée, approuvée et annoncée officiellement par les autorités algériennes ainsi que russes, les Etats-Unis ont lancé une opération de lobbying de vaste ampleur en dépêchant le plus haut responsable en charge des questions sécuritaires, militaires et géopolitiques au Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Il s’agit de Brett McGurk, l’un des conseillers les plus influents et puissants de l’administration Biden. De 2015 jusqu’à 2021, ce haut responsable américain supervisait la coalition militaire multinationale dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique en Irak et en Syrie.

Selon nos sources, Brett McGurk a réclamé la tenue de plusieurs audiences et réunions de travail avec Abdelmadjid Tebboune ainsi que des dirigeants militaires de premier rang comme Said Chengriha, le Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, ou encore le général-major M’henna Djebbar, le patron du renseignement extérieur et actuellement l’homme fort des services secrets algériens. L’organisation de ces audiences a été réclamée par Brett McGurk pour « éclaircir » de nombreux points concernant les relations entretenues en ce moment par l’Algérie avec la Russie.

Ces éclaircissements ont été réclamés avec insistance par la Maison-Blanche qui veut clairement obtenir des garanties concernant la position de l’Algérie à l’égard de l’invasion russe de l’Ukraine et des opérations d’acquisition d’armes russes ainsi que les projets de coopération économique ou financière avec la Russie de Vladimir Poutine. Washington continue d’exercer ainsi des pressions de plus en plus intenses pour contraindre Alger à prendre certaines distances avec le Kremlin. Selon nos sources, Abdelmadjid Tebboune et les principaux autres dirigeants du pouvoir algérien, ont tenu à rassurer Brett McGurk en affirmant que cette visite du président algérien à Moscou est uniquement « amicale » et va s’inscrire dans le cadre d’un processus ordinaire de coopération bilatérale. Le Président algérien a assuré au conseiller et envoyé de Joe Biden qu’il plaidera auprès de Poutine la nécessité de conclure un accord de paix avec l’Ukraine afin de mettre fin à cette guerre qui bouleverse l’ordre mondial.

Concernant enfin la coopération militaire avec le Kremlin et l’Armée russe, les dirigeants algériens ont certifié à Brett McGurk qu’elle demeurera restreinte et ne visera jamais à mettre en place une « force offensive » pouvant menacer des pays-tiers notamment des alliés des Etats-Unis dans la région ainsi que des membres de l’alliance transatlantique l’OTAN.

 

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