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jeudi, avril 18, 2024

Confidentiel. « Visas C » et ouverture des frontières : l’incroyable dénouement secret d’un bras-de-fer opposant un entrepreneur à Kamel Beldjoud

C’est une histoire incroyable qui en dit long sur l’ampleur dramatique des abus de pouvoir qui minent profondément cette « Nouvelle Algérie ». Le délicat dossier de la réouverture des frontières aériennes au profit des titulaires des visas C, à savoir les visas touristiques de court séjour, a été enfin débloqué ce jeudi 3 juin à la suite d’un incident inédit dont fut victime un entrepreneur algérien. Oui, la mésaventure d’un simple entrepreneur et chef-d’entreprise est à l’origine de la levée de cette interdiction qui empêchait les voyageurs algériens de quitter le territoire national sans obtenir au préalable l’autorisation du ministère de l’intérieur. 

L’historie est surréaliste, mais elle est bel et bien vrai. Tout a commencé lorsque l’industriel Arezki Aberkane, le PDG de la SPA Sogemetal, s’est lancé dans un bras-de-fer contre le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud. Méconnu de l’opinion publique, Arezki Aberkane est, pourtant, l’un des acteurs économiques les influents de ces 10 dernières années en Algérie. Début mars 2019, il faisait partie des entrepreneurs qui ont claqué la porte du FCE d’Ali Haddad en décidant de tourner le dos aux initiateurs du 5e mandat du malade et grabataire Abdelaziz Bouteflika.

Il faut savoir que le groupe Sogemetal est spécialisé dans la production de profilés aluminium depuis 25 ans. Il dispose d’unités de production dans les wilayas de Béjaia, Oran et Boumerdès. Sogemetal est impliqué notamment dans la réalisation du complexe sportif d’Oran. Ce groupe privé est en charge plus exactement de la réalisation de la loge présidentielle de ce futur stade d’Oran qui devra accueillir les Jeux Méditerranées en 2022. A ce titre, le PDG du groupe Sogemetal, Arezki Aberkane, devait se déplacer en Europe pour rencontrer un fournisseur espagnol afin de renégocier des contrats liés notamment à ce projet stratégique à Oran car l’entrepreneur algérien devait au cours de ce voyage valider l’acquisition d’un système de porte galbées spéciales.

En raison de cet impératif économique majeur, Arezki Aberkane n’a pas cessé de solliciter une autorisation de sortie du territoire national pour pouvoir accomplir ses obligations professionnelles en Espagne et en France afin d’éviter les retards préjudiciables au niveau du chantier du complexe sportif d’Oran. Depuis plus de 4 mois, l’entrepreneur algérien a frappé à toutes les portes pour solliciter ce précieux sésame qui lui permettra de continuer son travail et de livrer son chantier dans les délais impartis.

Pendant plus de 4 mois, il a adressé des courriers et des correspondances au Premier-ministère et au ministère de l’Intérieur. Mais si au niveau du Premier-ministère, le cabinet d’Abdelaziz Djerad a donné son accord de principe, au ministère de l’Intérieur, Kamel Beldjoud et son chef de cabinet Ayache Houari ont toujours refusé de délivrer la fameuse autorisation de sortie du territoire national à Arezki Aberkane alors que d’autres businessmans ou des dirigeants algériens étaient choyés par le ministre de l’Intérieur ou ses collaborateurs et pouvaient ainsi voyager plusieurs fois à l’étranger et revenir ensuite au pays sans subir le moindre désagrément.

Arezki Aberkane comprend ainsi qu’il fait l’objet d’un « blocage intentionnel » dressé par le cabinet de Kamel Beldjoud. Selon nos investigations, le ministre algérien de l’Intérieur a gardé une profonde rancune à l’encontre d’Arezki Aberkane en raison d’une vieille histoire qui continue de le hanter jusqu’à aujourd’hui encore parce qu’elle révèle plusieurs facettes cachées de son parcours ténébreux.

En effet, Kamel Beldjoud était auparavant le secrétaire général du ministère de l’Habitat et l’un des plus proches collaborateurs d’Abdelmadjid Tebboune de 2016 jusqu’à 2017. Lors de la première chute de Tebboune à la fin de l’été 2017 et de son éjection brutale du premier-ministère, Kamel Beldjoud, son fidèle collaborateur, se retrouvait dans le viseur du clan présidentiel de Said Bouteflika qui a voulu « détebbouniser » tout le gouvernement en procédant à la mise à l’écart de tous les fidèles collaborateurs du premier-ministre déchu en août 2017.

Kamel Beldjoud a été inscrit par le successeur de Tebbboune à l’époque, Ahmed Ouyahia, sur la liste des prochaines personnalités qui seront nommées dans une lointaine wilaya à l’intérieur du pays. Une mesure de disgrâce qui aurait pu saboter toute la carrière de Beldjoud. C’est, ensuite, Abdelwahid Temmar, le successeur de Tebboune au ministère de l’Habitat en août 2017, qui va intervenir auprès d’Ouyahia pour lui demander la faveur de conserver Beldjoud dans son propre cabinet. Ouyahia acquise et Beldjoud est soulagé. Il restera à Alger au coeur du pouvoir en dirigeant le cabinet de Temmar. Ce dernier va utiliser Beldjoud dans de nombreuses opérations très occultes permettant essentiellement d’octroyer des marchés onéreux à des sociétés étrangères, chinoises ou turques, et à offrir des privilèges à plusieurs membres de la classe dirigeante du régime algérien pour gagner les faveurs des plus puissants.

Abdelwahid Temmar s’est ainsi appuyé sur Beldjoud pour renforcer les relations avec certaines sociétés turques habituées uniquement à traiter et collaborer activement avec l’entourage de son prédécesseur Abdelmadjid Tebboune. Ses « étroites relations » tissées avec des entreprises turques sont intervenues au moment où l’épouse de Temmar se rendait régulièrement en… Turquie. Entre 2017 et 2018, l’épouse de l’ex-ministre de l’Habitat s’est déplacée pendant une dizaine de fois en Turquie. Tourisme, évasion personnelle ou business secret ? Algérie Part répondra à cette interrogation dans ces prochaines publications.

Mais comment Temmar a pu sauver la tête de Beldjoud ? En réalité, l’ex-ministre de l’Habitat qui croupit  en prison depuis le 6 février 2020 en raison de son implication dans de nombreux scandales de corruption liés notamment aux frères Kouninef, n’avait pas pu convaincre personnellement Ahmed Ouyahia de maintenir encore dans ses fonctions au ministère de l’Habitat Kamel Beldjoud.

Temmar avait sollicité pour gagner les faveurs d’Ahmed Ouyahia un certain Damel Chenini, ancien député RND de la wilaya de Constantine. Djamel Chenini est l’homme d’affaires qui a conduit la liste du RND dans la wilaya de Constantine lors de la campagne électorale pour les récentes élections législatives de mai 2017. Ce milliardaire s’était distingué depuis 2012 en jouant un rôle important dans la percée électorale du RND. Ancien importateur de bois, Djamel Chenini a fait fructifier sa fortune depuis 2012 date à laquelle il va jouer un rôle important au sein du RND.

Justement, pour fructifier ses affaires dans le BTP, Djamel Chenini s’est lié à Kamel Beldjoud lorsqu’il était secrétaire général du ministère de l’Habitat de 2016 jusqu’à 2019, année à laquelle il est promu tout bonnement ministre du secteur à la lumière du remaniement gouvernemental décidé le 31 mars 2019. Durant toutes ces années, Kamel Beldjoud est intervenu régulièrement pour faciliter les projets de Djamel Chenini et ses associés. Tout comme Abdelwahid Temmar, Djamel Chenini avait beaucoup à perdre si Kamel Beldjoud s’était retrouvé éjecté du coeur du pouvoir à Alger pour devenir un simple commis d’Etat dans une wilaya lointaine du pays.

Djamel Chenini est allé à la fin du mois d’août 2017 solliciter vigoureusement l’un des amis les plus intimes de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour lui demander d’intervenir en faveur de Kamel Beldjoud. Cet ami intime d’Ahmed Ouyahia s’appelle… Arezki Aberkane. Cet homme d’affaires était l’un des proches de l’ex-Premier ministre algérien qui est tombé en disgrâce à partir du 13 juin 2019 lorsque le puissant et défunt Ahmed Gaid Salah s’est emparé du pouvoir algérien au lendemain de la chute d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019.

Arezki Aberkane a rencontré dans ce contexte à trois reprises Kamel Beldjoud dans son bureau au ministère de l’Habitat. Beldjoud le supplia à chaque fois d’intercéder en sa faveur auprès d’Ahmed Ouyahia. Ami intime de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, Arezki Aberkane avait accepté finalement de répondre aux requêtes de Djamel Chenini et de Kamel Beldjoud. Et Ouyahia, au mois de septembre 2017, avait renoncé à son projet de bannir Beldjoud du ministère de l’Habitat. Et c’est ainsi que la tête de l’actuel ministre de l’Intérieur fut sauvée. Beldjoud est resté à Alger jusqu’à ce qu’il devienne ministre de l’Habitat en 2019 et plus tard ministre de l’Intérieur. Un véritable miraculé ? Non, un vrai cachotier qui ne veut surtout pas que son passé resurgisse pour saboter sa nouvelle carrière car dans cette « Nouvelle Algérie » de Tebboune, il est déconseillé de rappeler aux gens que l’on doit sa survie à un « ami intime » d’Ouyahia.

Beldjoud se lance ainsi dans une véritable croisade contre Arezki Aberkane dans le but de le faire taire pour toujours afin d’enterrer définitivement son secret. Il multiplie les interventions au plus haut sommet de l’Etat algérien pour saboter les projets d’Arezki Aberkane et lui causer du tort. Néanmoins, Beldjoud ne s’attendait pas à un retour de manivelle. Et pour cause,  au Palais Présidentiel d’El-Mouradia, des membres influents de l’entourage de Tebboune ont été interpellés par les injustices que subissaient Arezki Aberkane. Ils ont décidé d’agir en rappelant à l’ordre le ministre de l’Intérieur. Et ce jeudi 3 juin, Kamel Beldjoud a reçu une instruction urgente de la part du Palais Présidentiel d’El-Mouradia pour lui intimer l’ordre de « remettre » à Arezki Aberkane une autorisation spéciale de sortie du territoire national pour lui permettre de vaquer à ses occupations à l’étranger.

Beldjoud panique et riposte en expliquant que les autorisations de sortie du territoire national n’ont plus lieu d’être puisque le gouvernement a décidé d’ouvrir partiellement les frontières du pays. La Présidence réagit rapidement et envoie une deuxième instruction qui intime cette fois-ci l’ordre à Beldjoud de communiquer à la DGSN et la Police aux Frontières (PAF) l’ordre de procéder à la levée de toutes les restrictions aux déplacements des titulaires des visas C vers les pays qui acceptent de les accueillir. Beldjoud s’exécute et à 12 H 45, il adresse un télégramme de toute urgence aux services de la DGSN et la PAF. A 13 H 00, les voyageurs algériens ont pu ainsi quitter le territoire national sans solliciter une autorisation de sortie du territoire national. Et après plus de 4 mois d’attente à cause d’un long bras-de-fer contre le ministère de l’Intérieur, Arezki Aberkane peut enfin partir à la rencontre de ses fournisseurs en Europe. Quelle terrible défaite pour un Kamel Beldjoud assoiffé de vengeance et aveuglé par son pouvoir temporaire.

 

 

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10 تعليقات

  1. Tu vois qu’un citoyen peut gagner son bras de fer avec l’administration. C’est bel et bien l’état de droit qui est en marche.
    Alors que toi et tes sbires vous passez votre temps à dire du mal de l’Algérie.
    Votre aboiement est devenu pavlovien au point ou vous ne savez même pas pourquoi vous aboyez.

  2. Toz Toz man
    Tu es un abruti de première comme la plupart
    De tes congénères , tu sais lire ?
    La Barsidence a été obligée de rappeler pour la deuxième fois ce sinistre pour qu’il s’exécute
    Chez toi au pays merveilleux, un ministre n’est pas obligé d’exécuter les ordres du président
    Parce qu’il a un pote plus haut placé ( un génénard)
    Et oui TozToz man , ce n’est pas demain la veille
    Qu’un citoyens lambdas peut gagner contre un pote d’un général .
    Seul les monstres joyeux comme toi, trouve que le pays est merveilleux.

  3. Je n’ai pas quitté l’Algérie même à l’époque ou le matin au réveil, les visions d’horreur de corps mutilés et de têtes accrochées sur les places publiques étaient monnaie courante.
    J’avais la possibilité de le faire mais je suis resté me battre à ma manière avec mes frères et sœurs. Je n’ai pas fait comme certains lâches qui ont fuit dans le premier avions français disponible avec un visa octroyé par une ambassade qui préfère donner ce dernier à une certaine région. Tous ces planqués qui ont préférés la vie sous la protection de fafa pendant que leurs leaders appelaient l’armée des généraux tortionnaires Nezzar, Touati, Lamari & Co., à nettoyer l’Algérie quitte à tuer 3 millions d’Algériens, viennent maintenant, essayer de nous faire croire qu’ils aiment l’Algérie et qu’ils lui veulent du bien! Etonnant de la part de fuyards sans courage.
    Telles des hyènes, ils attendent que les lions fassent le travail pour venir réclamer leur du.
    Maintenant que les soldats de l’ANP et des forces de l’ordre ont payés de leurs vies pour que l’Algérie reste debout, ces gonzesses viennent, toute honte bue, demander à l’armée de leur offrir le pays sur un plateau en or pour le transformer en bordel à ciel ouvert. Dans vos rêves.
    On ne fait pas des chevaux de courses avec des bourricots! On ne peut pas bander avec les couilles des autres. L’Algérie il fallait la défendre quand elle avaient cruellement besoin pas maintenant qu’elle est sur le chemin du rétablissement.
    Le peuple Algérien sait qu’il ne peut pas vous faire confiance car vous êtes pire que le système actuel. Avec leurs défauts, les dirigeants actuels ont un fond de patriotisme et de fierté. Vous, en plus d’être des charognards pire qu’eux, vous n’avez aucune fierté et aucun amour de la patrie. Pour vous, la démocratie en Algérie c’est l’absence de l’islam, la langue arabe, les traditions arabo-musulmanes et cerises sur le gâteau : un verre d’alcool à la terrasse d’un café. Ca mes vieux lascars, c’est dans vos rêves.

  4. Khouya dz man ne perd pas ton temps avec des ratés et des débiles profonds aigris et frustré comme Balou et la micro secte des Sangliers qui reprennent en coeur les torchons de Semmar le Harki assumé….
    Ces mecs là ça vaut un crachat à chaque fois qu’ils l ouvrent.
    Ni démocratie ni leur mère ne les intéressent…Juste vouloir réparer une vie de merde et une soif de vengeance qui passerait par l’implosion du pays qu’ils observent depuis leur banlieue crasseuse parisienne…

    Regarde le peuple algérie…. Tu penses qu’il les suivrait ? Non.
    Il n’y a que les bâtards de Makiste et de salafistes qui bras dessus bras dessous défilent en vain tout seuls….

    Ne perds pas ton temps avec des Rkhass des Bâtards et des Porcs comme eux …

    Pleureuses le jour et voleurs la nuit…On les connait ces chiens d’hypocrites PARASITES.

  5. Dz le rekhis tu crois que toi tu va nous interdire de boire de l’eau ou de l’alcool alors la ,petit con tu te mets le doigt dans le cul.on voit bien comment tu vie pareil qu’un esclave , raciste de merde c’est tout ce que tu es.heureusement que tout les algériens ne sont pas comme vous .

  6. Ya Dey 🐕 né dans un camp de Tindouf
    Le chien vient au monde, et quelques semaines plus tard il appartient à un maître, il devient son attente impatiente. Il connaît le code du bien et du mal qui lui a été inculquée, et par conséquent la mauvaise conscience, il peut être accablé. Sa joie, ce sont les louanges du maître. Il n’en ai jamais rassasié. Il veut tout partager avec son maître, même la nourriture, même le restaurant enfumé, ses amis, ses ennemis. Il jouit d’une confiance aveugle. Devant son chien, le maître se montre complètement nu.
    Voir sur https://citations.ouest-france.fr/citation-paul-nizon/chien-vient-monde-quelques-semaines-130444.html

  7. Zemmar, on attend des nouvelles des millions de manifestants du Hirak du vendredi…selon tes informations bidons après une enquête de ta banlieue parisienne, le régime a arrêté « 500 hirakistes »…il doit en rester quelques millions, non?
    Ou sont-ils?
    Selon la liste du CLND , qui lui a des militants au bled, il y’aurait « 214 détenus » répartis sur 33 wilayas ( eux ils publient les noms wilaya par wilaya)
    J’aime bien les chiffres rond de Zemmar, car comme le dit bien Pierre Corneil dans le CID  » nous partîmes 500…mais nous vîmes 3000″…
    Au fait le CNLD avait lancé un. appel pour une mobilisation le vendredi 4 juin 2021 au pays et à l’étranger …