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mercredi, avril 24, 2024

Confidentiel. Une réunion de sécurité mardi dernier au Premier-ministère : la situation du coronavirus en Algérie est beaucoup plus grave que ce qui est annoncé

Mardi passé, une importante réunion de sécurité a été organisée au siège du premier-ministère en présence d’Abdelaziz Djerad. Les hauts responsables et dirigeants de plusieurs services de sécurité ont été présents à cette réunion à l’image des patrons de la DGSN et de la gendarmerie nationale. Des ministres et hauts responsables de plusieurs départements ministériels ont participé également à cette réunion au cours de laquelle les conséquences et dégâts de cette pandémie sur l’Algérie ont été étudiés. 

Selon nos sources, c’est à la suite des recommandations finales contenues dans le rapport ayant résumé les échanges et informations données lors de cette réunion que la Présidence de la République a décidé aujourd’hui jeudi de fermer les écoles et les universités en guise de mesures de prévention.

Cette mesure qui a semblé radicale et brutale pour de nombreux observateurs s’explique, selon nos sources, par les informations confidentielles communiquées à la Présidence de la République concernant le suivi et surveillance de l’évolution de cette épidémie en Algérie. Et il s’avère que le nombre des cas suspects est beaucoup plus élevés que ce qui a été annoncé par le ministère de la Santé. Les autorités algériennes ont préféré, signalent nos sources, maîtriser et filtrer la communication officielle afin de ne susciter aucun mouvement de panique au sein de la population algérienne. Mais le nombre des personnes dépistées à l’Institut Pasteur à Alger ne cesse d’augmenter de jour en jour. Le chiffre officiel parle de 662 tests de dépistage. Mais la réalité est beaucoup plus complexe sur le terrain, car d’autres personnes suspectes ont été recensées, d’autres cas suspects ne présentent pas de symptômes et les moyens mis à la disposition de l’Institut Pasteur d’Alger ne permettent pas de traiter avec efficacité tous les cas suspects et d’assurer leur dépistage dans les conditions médicales nécessaires pour l’accomplissement de ce travail.

C’est pour cette raison que le ministère de la Santé annonce au compte-goutte les chiffres officiels traduisant l’évolution de la situation d’autant plus que pour le moment l’Algérie dépend d’un seul laboratoire de référence vers lequel les échantillons des nouveaux virus sont transférés après avoir été  prélevés dans les régions où le virus apparaissait. Si d’autres structures médicales modernes existaient ailleurs sur le territoire national, des milliers de tests de dépistage auraient été menés très rapidement pour cerner les véritables symptômes des personnes vulnérables présentant notamment une détresse respiratoire.

Dans ce contexte, les autorités algériennes ont décidé de créer ou de développer des annexes de l’institut Pasteur (Alger) à Oran, Constantine, Ouargla et Tamanrasset. Ces annexes ne sont pas encore prêtes et devront attendre plusieurs jours pour être dotés des équipements nécessaires afin de mener les tests de dépistages sur les cas suspects dans les conditions exigées par le protocole médical.

 

Pour renforcer ce dispositif de prévention, le ministère de la Santé va recourir à un laboratoire privé à Sétif alors qu’une équipe d’experts chinoise « disposant d’une nouvelle méthode et d’une grande expérience » dans ce domaine arrivera, la semaine prochaine, à Alger, pour épauler les exports de l’institut Pasteur dépassé et dépourvus de moyens face à cette épidémie.

C’est pour toutes ces raisons que les données du coronavirus en Algérie ne reflètent toujours pas la réalité du terrain. ET Lors de cette réunion de sécurité, les hauts responsables de l’Etat algérien ont beaucoup abordé  les dysfonctionnements actuels de notre système de santé et les défaillances de l’organisation logistique des services d’urgence et de réanimation des hôpitaux algériens. Et dans ce secteur, l’Algérie est totalement vulnérable. Aucun hôpital ne fonctionne selon les normes universelles. La qualité des équipements de réanimation ne sont pas nombreux et le personnel médical mobilisé algérien pour l’heure ne pourra pas faire face à une accélération rapide du coronavirus en Algérie.

Si, par malheur, cette pandémie s’implante en Algérie, les bilans seront lourds, très lourds au regard des problèmes actuels de notre pays et son système de santé chancelant n’est pas du tout préparé à la lutte contre le coronavirus. Seule la prévention pourrait sauver l’Algérie d’un véritable péril. Et c’était la conclusion à laquelle a abouti cette réunion d’urgence concernant un danger qui « fait très peur » pour reprendre le vocabulaire de l’un des participants…

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