Le procureur de République adjoint près le tribunal de Tiaret a été suspendu de ses fonctions pour avoir introduit illégalement un téléphone portable dans la cellule de l’homme d’affaires Achour Abderrahmane, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
En effet, le Procureur de la République adjoint près le tribunal de Tiaret a été suspendu dimanche 2 octobre pour introduction d’un téléphone portable à un détenu. Le mis en cause a été mis sous enquête pour avoir introduit illégalement un téléphone portable au profit de l’homme d’affaires Achour Abderrahmane, actuellement détenu à la maison d’arrêt de Tiaret, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources concordantes.
L’homme d’affaires Achour Abderrahmane purge une peine de 20 ans de prison ferme, poursuivi dans l’affaire de constitution d’une association de malfaiteurs et de détournement de deniers publics estimés à plus de 21 milliards DA au préjudice de la Banque nationale d’Algérie (BNA).
Selon les sources d’Algérie part, Achour Abderrahmane n’a pas échappé à la vigilance des surveillants de l’établissement pénitentiaire dans lequel il est maintenu en détention. Dans sa cellule, lors d’une fouille, les gardiens de prison ont débusqué un téléphone portable et un chargeur.
Le procureur de la République Adjoint en l’occurrence Salim Chouafa qui occupait ce poste depuis plus d’un an a été rapidement entendu par le Procureur Général près la Cour de justice de Tiaret après la dénonciation du détenu lors de son audition par le Procureur de la République principal près le tribunal de Tiaret, a confié à Algérie Part une source proche du dossier. Cette dénonciation a provoqué un véritable scandale judiciaire nécessitant ainsi l’ouverture d’une vaste enquête sur le fonctionnement des services judiciaires de la Cour de Tiaret où d’éventuels complices dans ces privilèges illicites accordés aux détenus VIP peuvent être identifiés dans les prochains jours.
Il est à signaler enfin que le milliardaire déchu Achour Abderrahmane est l’un des plus célèbres détenus dans toutes les prisons algériennes. Il est à l’origine de l’une des plus grosses affaires de détournement d’argent public dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. Pour blanchir l’argent détourné, cet homme d’affaires véreux avait émis 1669 chèques sans provision dont cinq avaient été transférés pour l’achat de 45 voitures au profit d’un autre co-inculpé. Les faits de ce scandale judiciaire encore inédit remontent à 2005 lorsqu’une lettre anonyme était parvenue à la direction de la banque nationale sur « la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par l’accusé Achour Abderrahmane sans que ces chèques ne soient soumis à une vérification comptable ».
Achour Abderrahmane avait été condamné à 18 ans de prison en avril 2012 par le tribunal criminel d’Alger, pour « association de malfaiteurs et de détournement de deniers publics » au détriment de la BNA. En mars 2011, le tribunal de Azazga l’avait également condamné à 7 ans de prison dans une autre affaire de dilapidation de 3200 milliards de centimes.
