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jeudi, mars 28, 2024

Confidentiel. Panique à Algérie Télécom à la suite d’une mise en demeure adressée par le gouvernement

Panique générale à la direction générale d’Algérie Télécom où une réunion d’urgence doit se tenir aujourd’hui mardi 27 octobre pour étudier le dernier avertissement adressé par le gouvernement au groupe Algérie Télécom au sujet du très controversé projet du câble sous-marin « Orval ». En effet, Algérie Part a appris au cours de ses investigations, que la direction générale d’Algérie Télécom a fait l’objet d’une mise en demeure qui lui a été adressée par le gouvernement, à savoir les services du Premier-ministre, et l’informant qu’elle dispose d’un délai courant jusqu’au 18 novembre prochain pour trouver les solutions au problème de ce câble sous-marin qui n’a toujours pas été mis en service. 

Pris de panique, les cadres dirigeants d’Algérie Télécom et des représentants du ministère de la Poste, des Télécommunications et des TICS vont se réunir en toute urgence afin de plancher sur les blocages qui empêchent la mise en service de ce câble sous-marin pour lequel l’Algérie a dégagé des méga-budgets dans l’espoir d’améliorer son débit internet catastrophique, l’un des plus lents au monde.

Il est à rappeler que la rédaction d’Algérie Part avait publié récemment toute une enquête approfondie sur ce dossier stratégique qui a fait l’objet de plusieurs pratiques opaques et illicites durant le règne de la ministre Houda Feraoun.

Orval est le nouveau câble sous-marin qui devait relier Valence en Espagne à Oran dans le but de connecter les deux pays à partir des stations d’atterrissement d’Oran, d’Alger et de Valence, et il viendra ainsi renforcer les capacités télécoms à haut débit de l’Algérie. Le 5 décembre 2019, l’ex-ministre algérienne de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda-Imane Faraoun (photo), avait procédé à l’inauguration du système de câble sous-marin à fibre optique reliant l’Algérie à l’Espagne. Mais dans la réalité, ce projet soulève de nombreuses interrogations et suscite des doutes.

En effet, nous avons pu constater au cours de nos investigations que la mise en service de ce câble n’est pas encore effective alors qu’une cérémonie officielle a été organisée le 5 décembre 2019 pour annoncer la fin des travaux de sa réalisation. En plus, pour l’heure, aucune instance officielle algérienne n’a communiqué la moindre donnée vérifiable sur l’impact de ce nouveau câble sur le trafic internet en Algérie.

Par ailleurs, ce projet a été géré dans une grande opacité et après le limogeage de Houda-Imane Faraoun, les langues commencent à se délier au sein d’Algérie Télécom. D’abord, aucun contrôle transparent n’a été exercé pour superviser la gestion des budgets alloués à la réalisation de ce câble sous-marin, initié en 200 et d’une longueur de près de 550 km. Officiellement, le coût global de ce projet, dont les travaux se sont étalés sur une période dépassant les 14 mois, période initiale de réalisation de ce câble, est estimé à 36 millions d’euros (26 millions pour le projet Oran-Valence et 10 millions pour celui d’Alger-Valence. Il s’agit des fonds propres du groupe d’Algérie Télécom et aucun prêt n’a été contracté pour financer ce projet.

Il s’avère, selon plusieurs sources concordantes interrogés par nos soins, que ce budget a été largement dépassé. Mais là, encore ni le ministère des TICS ni le Groupe Algérie Télécom n’a rendu des comptes ou dévoilé des bilans à propos de la gestion financière de ce projet financé par l’argent public des Algériens.

D’autre part, le projet de ce câble sous-marin a suscité des dépenses onéreuses et intrigantes qui suscitent de nombreux doutes. Pour les besoins de gestion de ce projet, Algérie Télécom a lancé une filiale en Espagne à Valence, à savoir Algérie Télécom Europe (ATE). C’est pratiquement la seule entreprise de droit européen, constituée exclusivement de capitaux publics algériens excepté Sonatrach dans le secteur des hydrocarbures. Créée en avril 2016, Algérie Télécom Europe SA (ATE) s’est offert un beau siège qui est implanté à Valence en Espagne et qui a été inauguré aussi au cours du mois de décembre 2019. Pour ce siège digne des grandes entreprises du secteur, situé au cœur de la ville de Valence, Algérie Télécom dépensé plus d’un million d’euros, a-t-on appris de plusieurs sources concordantes. Cet investissement public a-t-il été justifié par une stratégie de management ou des considérations économiques clairement définies ? Il faut savoir que la société publique Algérie Télécom est, jusqu’à 2013, une entreprise totalement déficitaire et ne dégage aucune rentabilité.

À partir de 2013, c’est l’Etat algérien qui est intervenu pour éviter à Algérie Télécom une véritable faillite grâce à un financement à taux bonifié de 115 milliards de dinars (environ 1,4 milliard de dollars) pour la mise à niveau de ses infrastructures. Sur ce montant, 48 milliards de Da ont été consacrés au financement du plan d’investissement de 2013. Grâce à ce prêt du Trésor Public de l’Etat, Algérie Télécom a remonté un petit peu la pente et arrive à dégager un résultat financer modeste de 12,7 milliards de Da pour un chiffre d’affaires de 100 milliards Da en 2019.

 

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