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vendredi, avril 19, 2024

Confidentiel. Malaise au sein du renseignement extérieur et probable retour de Bendaoud

Enorme malaise à la Direction générale de la Documentation et de la Sécurité extérieure (DGDSE), à savoir le renseignement extérieur algérien. Face aux divers problèmes géopolitiques qui entourent l’Algérie et les diverses menaces potentielles en provenance de plusieurs foyers de tensions comme la Libye, le Mali, etc., la direction actuelle de la DGDSE a fait preuve d’un travail qui manque cruellement de professionnalisme. Les rapports communiqués au Palais présidentiel d’El-Mouradia ainsi qu’à l’Etat-Major de l’Armée algérienne ont comporté de nombreuses irrégularités et des erreurs d’appréciation de plusieurs situations sensibles. 

Et ces « maladresses » ont induit à leur tour en erreur la Présidence algérienne ou le haut commandement militaire. La présidence algérienne a pris conscience de ces erreurs lors de l’accueil très froid des russes accordé à Sabri Boukadoum, le chef de la diplomatie algérienne, lors de son séjour à Moscou le 22 et 23 juillet derniers. En effet, selon nos sources, les russes n’apprécient particulièrement pas les relations troublantes entretenues récemment entre les services algériens et les services secrets turcs dans le dossier libyen. Et ils l’ont bien fait entendre au chef de la diplomatie algérienne en lui expliquant que la Russie ne va développer aucune feuille de route bilatérale avec la Russie. Pourquoi ?

La Russie a fait clairement comprendre au chef de la diplomatie algérienne que que cette proximité avec les services secrets turcs est une menace pour les intérêts russes dans la région. La Russie et la Turquie sont dans deux camps opposants. Et seul le soutien militaire et logique de la Russie à Haftar a pu ralentir les velléités expansionnistes de la Turquie d’Erdogan à travers son intrusion aux côtés des troupes du gouvernement d’union nationale (GNA). Dans ce dossier, l’Algérie n’a pas joué franc-jeu avec son partenaire russe et le renseignement extérieur a tenu des rapports complaisants à l’égard de l’intervention turque en Libye. Les analyses de l’actuelle direction du renseignement extérieur algérien ont conduit l’Algérie à un positionnement perçu comme complice avec la Turquie d’Erdogan d’autant plus que les services russes auraient découvert, soulignent nos sources, que leurs interlocuteurs algériens ont sciemment caché des dossiers sur la coopération qu’ils sont en train de déployer avec les services turcs, à savoir le fameux MİT.

Cette attitude a été jugée inamicale par les autorités russes. Et la colère de la Russie a eu l’effet d’une bombe à Alger car le régime algérien tient tout particulièrement à conserver des relations privilégiées avec la Russie. Mais Tebboune et Boukhadoum ont été très mal-orientés par les rapports de la DGDSE. Et les responsables du renseignement extérieur sont depuis quelques jours dans le collimateur du Palais Présidentiel d’El-Mouradia. Certains conseillers ont d’ores et déjà soufflé à l’oreille de Tebboune la nécessité de nommer un nouveau patron à la tête de la DGDSE pour réorganiser le service et éviter que de nouvelles erreurs stratégiques.

L’homme à qui pensent les proches de Tebboune s’appelle Ali Bendaoud, l’une des valeurs sûres du renseignement extérieur algérien et l’une des grosses pointures des services secrets algériens. Fort de sa longue expérience à Paris et Genève, Ali Bendaoud a un immense réseau et un carnet d’adresses bien fourni. Directeur du bureau du Renseignement de l’ex-DRS t à Paris pendant 11 ans et représentant des services algériens à Genève pendant 7 ans, l’homme sait apprécier le situations internationales les plus complexes. Mais rien ne garantit encore son retour car Tebboune n’a pas encore tranché sur les changements qu’il faut apporter en toute urgence à la DGDSE.

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