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samedi, avril 20, 2024

Confidentiel. L’inquiétant Omar Bouredjouane, chef de cabinet du ministère de la Santé

Au ministère de la Santé, ce n’est pas le ministre Abderahmane Benbouzid qui décide. C’est plutôt Omar Bouredjouane, son chef de cabinet, qui exerce sur le ministre une influence inquiétante allant jusqu’à prendre des décisions totalement incompréhensibles alors que l’Algérie vit une situation de pandémie dangereuse pour la santé publique. 

Algérie Part a appris au cours de ses investigations que tous les gros dossiers du ministère de la Santé sont gérés par Omar Bouredjouane. Ce dernier profite largement de l’inexpérience du ministre Abderrahmane Benbouzid afin d’imposer son influence sur toutes les décisions incontournables du secteur de la Santé. A titre d’exemple, en pleine pandémie planétaire du nouveau coronavirus, le ministère de la Santé algérien ne s’est doté d’aucune cellule de crise à proprement parler. Pourquoi ? Parce que le sieur Omar Bouredjouane a manipulé le ministre Abderahmane Benbouzid, un homme totalement inexpérimenté, pour le convaincre de ne créer aucune cellule de crise afin de concentrer tous les pouvoirs au niveau du cabinet du ministère de la Santé et de verrouiller toutes les informations sur l’évolution inquiétante de la pandémie du nouveau coronavirus en Algérie.

Par ailleurs, tous les discours, mesures, annonces que doit faire le ministre de la Santé passent, d’abord, par son chef de cabinet Omar Bouredjouane qui doit donner son quitus. Faute de quoi, aucune communication publique n’est possible. Le ministre lui-même, Abderrahmane Benbouzid, est entièrement dépendant d’Omar Bouredjouane et lui délègue plusieurs prérogatives intrigantes. A titre d’exemple, la gestion des stocks des traitements médicaux ou des moyens de protection sanitaire de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) sont directement gérées par Omar Bouredjouane et Abderrahmane Benbouzid lui laisse entièrement le champ libre dans la gestion de ce dossier très délicat pour le secteur de la santé  dans notre pays.

Il faut savoir que monsieur Omar Bouredjouane est l’ancien directeur général du CHU Béni Messous, l’un des plus hôpitaux de  la capitale Alger, et l’un des établissements les plus mal-gérés et anarchique du pays.
En 2013, il intègre le ministère de la Santé et occupe pendant 6 années les fonctions de l’inspecteur général du ministère de la Santé. Un poste stratégique qui lui permettra de disposer de pouvoirs solides dans le secteur de la santé. Depuis le départ d’Abdelmalek Boudiaf du ministère de la Santé en mai 2017, Omar Bouredjouane devient le véritable cerveau et maître à bord au ministère de la Santé.
Un pouvoir qui lui servira de peser sur de nombreux marchés publics du secteur de la santé, un secteur qui échappe presque totalement à la vigilance des services de sécurité en Algérie au regard de sa complexité.  Le nom d’Omar Bouredjouane est, par exemple, cité dans le dossier scandaleux des traitements contre le VIH (SIDA) payés par le ministère de la Santé pour plus de 15 milliards de centimes au profit des hôpitaux d’Oran et de Biksra. Mais il s’avère, finalement, que ces traitements sont périmés  ! Et pourtant, c’est Omar Bouredjouane, a-t-on appris au cours de nos investigations, qui donnait instruction à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour qu’elle commande  ces traitements auprès de la société de distribution des produits pharmaceutiques basée à Oran et appartenant aux fils… d’Abdelghani Hamel, l’ancien puissant patron de la DGSN.
Nous avons identifié également le nom d’Omar Bouredjouane au cours de nos investigations dans la gestion de certains programmes d’importation de quelques médicaments stratégiques. Des opérateurs privés ont été étrangement privilégiés dans ses programmes d’importation leur permettant ainsi de s’enrichir sur le dos du Trésor Public. Ces opérateurs choyés sont, comme par sahard, proches de l’entourage d’Omar Bouredjouane.
Monsieur le chef de cabinet du ministère de la Santé est également derrière le blocage de construction de certains projets publics névralgiques à l’image des nouveaux services de gynécologie et de chirurgie infantile de l’hôpital de Béni Messous. Ces projets ont été débloqués lorsque monsieur Omar Bouredjouane a réussi à attribuer ces marchés à l’un des enfants de Djamel Ould Abbès, l’ex-patron du FLN, qui est en ce moment en prison et ce depuis le 8 juillet 2019.
Omar Bouredjouane est aussi celui qui connaît la vérité sur la gestion opaque des
300 milliards de DA, l’équivalent de près de 3 milliards de dollars, alloués à la PCH pour acquérir des médicaments et des traitements notamment des médicaments anti-cancéreux. Mais à cause de l’influence d’Omar Bouredjouane, les 40 milliards de DA attribués pour l’achat des médicaments anti-cancéreux destinés aux enfants cancéreux ont été gérés dans une totale opacité et sans aucun bilan comptabilisé. Arrêtons-nous là car Algérie Part poursuit ses investigations et publiera de nouvelles révélations sur la « clique » des affairistes du ministère de la Santé dans ses prochaines publications.
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