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jeudi, mars 28, 2024

Confidentiel. L’ex-Secrétaire général du ministère des Transports placé sous enquête et fait l’objet d’une ISTN

Mourad Khoukhi, l’ex-secrétaire général du ministère des Transports, est officiellement placé sous enquête judiciaire et fait l’objet d’une interdiction de sortir du territoire national (ISTN), a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. Ce haut responsable fut dans un passé récent parmi les dirigeants les plus influents du secteur des Transports. 

Algérie Part avait indiqué dans une précédente publication que Mourad Khoukhi était l’homme qui occupait les fonctions de secrétaire général du ministère des Transports depuis fin décembre 2020. Il avait été relevé récemment de ses fonctions dans un climat très malsain par l’ex-ministre Abdallah Mounji qui a été promu lors du dernier remaniement ministériel, opéré le 8 septembre dernier, secrétaire général de la Présidence de la République. Mourad Khoukhi était l’ancien directeur Général des transports au ministère des travaux publics et des transports et il était beaucoup apprécié par ses collaborateurs.

Selon nos investigations, l’ex-SG du ministère des Transports comptait également de nombreux détracteurs qui lui reprochaient sa proximité avec les oligarques les plus influents de l’ère Bouteflika à l’image d’un certain Ali Haddad. Mourad Khoukhi est soupçonné notamment d’avoir intervenu à maintes reprises en sa qualité de dirigeant influent du ministère des Transports en faveur d’un opérateur étranger ayant obtenu de nombreux marchés publics onéreux au niveau des aéroports les plus stratégiques du pays.

Il s’agit du distributeur SARL HTDS, une entreprise française installée en Algérie depuis 2001 et derrière laquelle nous retrouvons l’homme d’affaires français d’origine libano-syrienne Louaya Moudarres. De 2008 jusqu’à 2020, cette société française distributeur de la marque américaine RAPISCAN, avait équipé les aéroports et ports algériens en scanners de sûreté. HTDS détenait jusqu’à 80 % de parts du marché de fourniture des scanners aéroportuaires et portuaires, un marché estimé à plus de 50 millions d’euros par an.

Rien qu’à l’aéroport d’Alger, nous avons compté plus de 90 scanners commercialisés et fournis par HTDS. A l’aéroport d’Oran, il y au moins 11 scanners qui ont été installés par HTDS. Au port d’Alger, deux scanners à containers ont été fournis par HTDS en 2016. A Béjaïa, le port s’est équipée auprès de HTDS de deux scanners à containers. Partout en Algérie, les scanners vendus par HTDS dominent outrageusement nos infrastructures de transport.

Mourad Khoukhi est soupçonné d’avoir favorisé la mainmise de cette société étrangère sur le marché des équipements de sûreté aéroportuaire en Algérie. Des représentants de la société HTDS se présentaient comme des parents proches de Mourad Khoukhi afin de nouer des contacts d’affaires avec les hauts responsables des sociétés de gestion des services aéroportuaires réparties sur l’ensemble du territoire national.

Selon nos sources, la Justice algérienne enquête sur des soupçons de potentiels faits de corruption entourant des passations de plusieurs marchés entre HTDS et des aéroports algériens comme celui d’Oran où les transactions commerciales ont été effectuées avec cette société étrangère alors que ses concurrents proposaient des produits similaires à des prix 30 % moins chers que les tarifs auxquels a été rémunérée HTDS dans le cadre de contrats de livraison de scanners aéroportuaires. L’enquête en cours devra déterminer le rôle de Mourad Khoukhi dans ces passations douteuses de marchés publics, certifient enfin nos sources.

 

 

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