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jeudi, mars 28, 2024

Confidentiel. La pénurie des médicaments contraint la PCH à consommer un immense budget de plus de 1,8 milliard d’euros entre 2018 et 2022

La pénurie des médicaments est devenue une source préoccupation majeure en Algérie. Ce problème se pose avec beaucoup d’acuité depuis 2020, année pendant laquelle la pandémie de la COVID-19 a ébranlé le très fragile système sanitaire algérien. Mais depuis le deuxième semestre 2021, la pénurie des médicaments en Algérie s’est aggravée encore davantage et de nombreux médicaments sont introuvables en Algérie à cause des prix très élevés pour les produits importés et les complications d’acheminement via le transport maritime international fortement ébranlé par l’impact de la crise sanitaire.

Et mêmes certaines matières premières essentielles pour la production des médicaments conçus localement sont devenues de plus en plus inaccessibles à cause de la dévaluation du dinar algérien et des restrictions bancaires visant à limiter la facture des importations du pays. De nombreux autres considérations expliquent la pénurie des médicaments dans le pays.

De nombreuses sources bien informées et bien introduites au sein du ministère de la Santé avancent les dysfonctionnements graves au sein de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH), l’institution publique chargée de distribuer auprès des hôpitaux et autres structures de santé publique tous les médicaments et traitements médicaux indispensables à la prise en charge des patients algériens.

Problème de gestion interne, un cahier des charges mal-élaboré, des commissions d’évaluation des offres très rigide ou manipulé par des intérêts occultes et affairistes, le fonctionnement opaque de la PCH a aggravé les lenteurs constatées autour de la mise en place de la riposte gouvernementale contre la pénurie des médicaments. Par ailleurs, la création d’un nouveau ministère de l’Industrie Pharmaceutique depuis 2020 a énormément perturbé le fonctionnement de la PCH qui se retrouve ballotée régulièrement entre deux ministères aux prérogatives qui s’enchevêtrent.

La PCH qui exerce un monopole absolu sur la distribution des équipements médicaux au profit des hôpitaux algériens, bénéficiant de pas moins de 13 % du budget global du secteur de la santé, s’est en réalité effondrée en 2020 notamment à la suite du scandale d’acquisition des produits pharmaceutiques anti-COVID depuis la Chine qui a mené vers un spectaculaire procès au tribunal de Dar El-Beida. 

C’est dans contexte que la PCH a échoué à gérer des appels d’offres stratégiques pour l’acquisition de près de 500 médicaments à la fin de l’année 2021 suscitant ainsi des tensions inédites au sein des hôpitaux algériens. 

Et sur le plan financier, la situation n’a pas cessé de s’empirer au sein de la PCH. Preuve en est, un méga-budget débloqué par une banque étatique au profit de la PCH dans le cadre d’un crédit bancaire à long terme depuis 2018 a été totalement consommé au début de cette année 2022 par la PCH. Il s’agit d’un prêt à long terme de 280 milliards Da, soit l’équivalent de plus de 1,8 milliard d’euros,  qui avait été accordé à la PCH suite au conseil interministériel du 11/7/ 2018. Ce prêt devait être remboursable sur 10 ans. A la surprise générale, il a été consommé entièrement dés début  2022.

 

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