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jeudi, avril 25, 2024

Confidentiel. La dette de 80 milliards de centimes d’Air Algérie envers l’ENNA au coeur d’une vive polémique

En plein coeur de la tourmente financière à cause de la paralysie du trafic aérien mondial, Air Algérie a d’énormes dettes qui se calculent en plusieurs centaines de milliards de centimes algériens envers de nombreux organismes bancaires ou étatiques algériens. C’est, d’ailleurs, l’une de ses dettes qui est en train de susciter une très vive polémique.

Il s’agit, effectivement, de la dette des 80 milliards de centimes d’Air Algérie envers  l’Établissement national de la navigation aérienne (ENNA). L’ENNA est une entreprise entièrement méconnue en Algérie. Et pourtant, cette grosse entreprise publique est parmi l’un des premiers établissements stratégiques de l’Etat algérien. C’est l’organisme qui est chargé  de l’exploitation et de la sécurité du transport aérien algérien.

Une mission très délicate qui engage la sécurité nationale et la souveraineté de tout notre pays. L’ENNA est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle du ministère des Transports algériens. Et en tant qu’EPIC, il doit gérer des fonds très conséquents et de nombreux marchés aux montants faramineux. De l’exploitation technique des aérodromes jusqu’à la réglementation de la circulation aérienne en passant par la sécurité de la navigation aérienne dans l’espace aérien algérien, le travail de l’ENNA lui permet de gérer des budgets de plusieurs Milliards de Da et de plusieurs Millions d’Euros et de Dollars.

Un contentieux oppose, en ce moment, Air Algérie à l’ENNA. Les caisses de la compagnie aérienne nationale sont de plus en plus vides. Mais l’ENNA veut absolument récupérer ses 80 milliards de centimes de créances. Comment faire ? Le premier responsable du Syndicat National du Personnel de la Circulation Aérienne (SNPCA) est intervenu pour demander à la direction générale de l’ENNA de proposer à Air Algérie un règlement à l’amiable pour éviter les poursuites devant les tribunaux.

Cette solution consiste à convertir au moins 50 % de cette dette en souffrance en billets d’avions gratuits pour le personnel de l’ENNA. Pour Djamel Aït Abdelmalek, il s’agit-là d’un marché gagnant-gagnant entre Air Algérie et l’ENNA. Cette option pourrait garantir un renforcement de la coopération économique entre deux entreprises publiques de grande envergure nationale, à savoir Air Algérie et l’ENNA.

Mais cette proposition a suscité la colère de nombreux travailleurs et cadres de l’ENNA qui doutent foncièrement des bonnes intentions du leader du SNPCA. D’après les détracteurs de Djamel Ait Abdelmalek, le premier responsable du SNPCA veut seulement « faire du tourisme » à travers le monde sur le dos des intérêts de l’ENNA. Les cadres de l’ENNA craignent effectivement un trafic à large échelle de ces billets d’avions gratuits. Ils soupçonnent le premier responsable de la SNPCA et les responsables de la direction générale de l’ENNA de partager de façon inéquitable ses futurs billets d’avions gratuits entre les employés. En plus, pourquoi l’ENNA aurait besoin d’un nombre important de billets d’avions gratuits ?  A quoi servirait réellement ces titres de voyages gratuits ? Les intentions de Djamel Ait Abdelmalek sont, effectivement, obscures surtout lorsqu’on sait que son frère, Sofiane Ait Abdelmalek, travaille également à Air Algérie comme conseiller auprès du PDG Bakhoche Allèche.

Djamel Ait Abdelmalek cherche-t-il à protéger des intérêts personnels et certains intérêts d’Air Algérie au détriment des intérêts de sa propre entreprise qui le nourrit l’ENNA ? Cette question se pose en toute acuité car le premier responsable de la SNPCA n’en est pas à sa première polémique. Il est surmonté depuis des années « monsieur tourisme » au sein de l’ENNA !

Et pour cause, Djamel Ait Abdelmalek a fait nombreux grands voyages à travers le monde aux frais de l’ENNA. Les Emirats-Arabes Unis, Costa Rica, Belgique, les Iles Canaris, Chicago, Los Angeles, Kenya, Australie ou Afrique du Sud, le syndicaliste a fait bizarrement le tour du monde pour représenter l’ENNA dans des congrès mondiaux ou des évènements internationaux. Et les simples travailleurs de l’ENNA ainsi que leurs droits sociaux régulièrement bafoués par la direction générale de l’ENNA, le syndicaliste du SYNPCA s’en contrefiche royalement. Une attitude qui a soulevé à maintes reprises la colère des employés de l’ENNA. Aujourd’hui, c’est la dette d’Air Algérie qui attise la convoitise des syndicalistes de l’ENNA.

Signalons enfin que la rédaction d’Algérie Part a publié plusieurs révélations fracassantes sur le fonctionnement opaque et les pratiques illicites qui caractérisent la mauvaise gestion de cet établissement stratégique. La justice algérienne n’a jamais bougé le petit doigt et des hauts responsables militaires ont intervenu pour garantir une immunité aux responsables de la direction générale de l’ENNA. Nous y reviendrons bientôt.

 

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