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samedi, avril 20, 2024

Confidentiel. Hydrocarbures : plus de 60 % des appareils de forage à l’arrêt en Algérie et énorme préjudice pour la production nationale

A l’heure où le prix du baril du pétrole a dépassé les 71 dollars, la production pétrolière en Algérie demeure plombée par les problèmes structurels liés au forage et l’extraction des hydrocarbures. En effet, l’Algérie ne profite toujours pas de cette embellie des prix du baril sur les marchés mondiaux à cause de l’immobilisation d’un nombre important de ses appareils de forage qui empêchent ainsi le renforcement des capacités de production des gisements pétroliers ou l’exploration de nouvelles réserves qui peuvent apporter de nouveaux volumes aux capacités d’exportation du pays. 

Plus de 60 % des appareils de forage sont à l’arrêt actuellement en Algérie, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. Tous ces appareils de forage pétrolier sont immobilisés à la suite des décisions prises par la Direction Générale de Sonatrach qui a gelé plusieurs projets de production et d’exploration prétextant des économies substantieles nécessaires pour parer aux conséquences de la crise financière.

Cependant, ce choix d’opérer des coupes budgétaires dans le secteur de la production et de l’exploration de nouveaux gisements pétroliers a porté un énorme préjudice à la produciton nationale qui peine, désormais, à produire des volumes importants dans le but d’augmenter les capacités d’exportation du pays. De ce fait, même avec un prix du baril à 72 dollars, le prix le plus élevé depuis le début de la crise sanitaire avec la pandémie de la COVID-19 en mars 2020, l’Algérie ne pourrait pas tirer des revenus conséquents en devises alors qu’elle en a grandement besoin en ces temps de crise financière et de baisse significative des revenus pétroliers en devises.

Cette  situation a suscité une énorme frustration notamment au sein de l’Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) et l’Entreprise nationale algérienne du forage (l’ENAFOR). Ces deux principales chargées des travaux du forage pétrolier et gazier connaissent depuis plusieurs mois des difficultés financières inquiétantes. Des travailleurs sont en chômage technique et plusieurs emplois sont tout bonnement menacés car l’ENTP et l’ENAFOR commencent à manquer cruellement des ressources financières pour financer toute la masse salariale. Plusieurs sources concordantes ont affirmé à Algérie Part que pas moins de 1500 emplois sont menacés de disparition pour rééquilibrer la situation financière de l’ENTP et l’ENAFOR.

Il faut savoir que le forage des puits de pétrole au sud du pays est assuré par deux filiales de Sonatrach : l’ENTP et l’ENAFOR. La première filiale gère un parc de 67 machines de forage et la deuxième utilise 52 appareils de forage. Plus de 60 % de ces appareils sont ainsi immobilisés. C’est dire que cette décision qui touche de plein fouet le processus de forage a un impact énormément préjudiciable sur le plan économique.

Et pour cause, la production quotidienne algérienne ne dépasse plus les 870 mille barils de pétrole brut par jour. C’est un niveau de production nationale très faible qui ne permet nullement à l’Algérie d’exporter du pétrole brut en grandes quantités à l’étranger en raison de la consommation nationale de plus en plus élevée. Depuis 2019, la consommation nationale du pétrole brut nécessite l’exploitation de 450 mille barils par jour. Il ne reste donc à l’Algérie qu’une minime quantité pour les exportations et les ventes en devises, les fameuses recettes précieuses pour financer les importations du pays et le fonctionnement des institutions de l’Etat. Les recettes de la fiscalité pétrolière représentent jusqu’à 49 % de toutes les recettes fiscales de l’Etat algérien.

Quand l’Algérie produit moins de pétrole brut. Elle en vend moins à l’étranger et de ce fait elle gagne beaucoup moins d’argent. Ce qui l’empêche de financer ses déficits budgétaires ou de couvrir ses besoins les plus élémentaires comme le financement de projets de développement, le financement des budgets d’équipements des ministères ou institutions les plus névralgiques, ou le paiement des salaires des fonctionnaires algériens, importer les produits alimentaires depuis l’étranger, etc.

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