Etonnante et intrigante promotion que la direction générale de la DGSN vient d’accorder à un ancien haut responsable sulfureux de la police algérienne. Algérie Part a appris au cours de ses investigations que l’ex-Chef de sûreté de wilaya de Chlef, Gourari Abdelmadjid vient d’être nommé à L’Inspection générale de la sûreté nationale (IGSN) de l’ouest du pays, une direction névralgique de la DGSN basée à Oran.
Cette nomination a scandalisé de nombreux éléments de la DGSN car Gourari Abdelmadjid est une véritable figure emblématique de la « Issaba » (bande) qui monopolisait le pouvoir à la tête de la police algérienne durant ces 20 dernières années. Et pour cause, après avoir atteint le poste de contrôleur général, le grade le plus élevé de la police algérienne, Abdelmadjid Gourari a passé neuf ans à la tête de ce corps dans la wilaya de Chlef. Il a été remplacé dans ses fonctions le 11 septembre 2019. Durant tout son long règne, Abdelmadjid Gourari est soupçonné d’enrichissement illicite et de trafic d’influence.
Sa proximité avec de nombreux milliardaires et entrepreneurs privés ont fait la réputation sulfureuse de ce haut responsable de la DGSN surtout à la suite du scandale du détournement des assiettes foncières cédées à Hmidette Rahmoune. Les premiers éléments de l’enquête interne au sein de la DGSN ont démontré que c’est à la suite de l’intervention d’Abdelmadjid Gourari que cet entrepreneur privé a pu obtenir ces assiettes foncières réservées initialement à la DGSN.
Cette affaire concerne plus exactement le détournement de plusieurs assiettes foncières à Chlef dont deux terrains situés dans des zones stratégiques de la ville de Chlef et qui étaient destinés pour abriter des constructions de nouvelles structures locales de la DGSN. En dépit de ce scandale, la direction générale de la DGSN n’a jamais voulu inquiéter Abdelmadjid Gourari. Au contraire, elle vient de lui offrir une prestigieuse promotion à la tête de l’IGSN de tout l’ouest du pays.
L’IGSN est normalement la direction qui doit enquêter sur les dérives et dérapages des services de la police algérienne notamment de ses hauts responsables comme les commissaires divisionnaires impliqués dans des affaires d’abus de fonctions ou des scandales de corruption. A titre d’exemple, l’inspection générale de la DGSN aurait pu déclencher une petite investigation sur les nombreuses propriétés immobilières qui appartiennent directement ou indirectement à Abdelmadjid Gourari.
Il s’agit d’une villa à Ténès, une autre villa à Mostaganem, une maison à la cité Radar de Chlef et d’autres biens et investissements occultes qui témoignent d’un inédit enrichissement illicite de l’ex-chef de sûreté de wilaya de Chlef. Il est à rappeler enfin que la rédaction d’Algérie Part avait révélé récemment dans ses investigations la proximité d’Abdelmadjid Gourari avec l’ancien chef de la 3e région militaire le général-major Ghedaidia Zoubir.
Ce dernier est le beau-frère d’Abdelmadjid Gourari et l’un de ses parrains tout au long de sa carrière. Nos investigations ont indiqué que ce général-major à la retraite est intervenu pour « sauver la tête » de son beau-frère qui devait faire l’objet de l’une des plus grosses enquêtes internes de la DGSN. Visiblement, cette intervention avait porté ses fruits puisque le controversé Abdelmadjid Gourari se retrouve promu à la tête de l’Inspection générale de la sûreté nationale (IGSN) à l’ouest du pays. Qui dit mieux ? N’est-elle pas belle la nouvelle Algérie ?
