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vendredi, mars 29, 2024

Confidentiel. Dangereuse pénurie d’implants cochléaires en Algérie : des centaines de patients en détresse

Les implants cochléaires font l’objet d’une dangereuse et inédite pénurie en Algérie. Des centaines de patients sont inscrits sur des listes d’attente et prennent leur mal en patience depuis plusieurs mois, a pu constater Algérie Part au cours de ses investigations. 

Un implant cochléaire est un appareil ultra-miniaturisé qui permet d’améliorer l’audition (perception des sons de la parole et des bruits de l’environnement) des personnes souffrant d’une surdité sévère à profonde. Contrairement aux aides auditives, ce dispositif stimule directement la cochlée au moyen d’électrodes implantées chirurgicalement. L’implant cochléaire est composé d’une partie interne et d’une partie externe. La partie interne est insérée sous la peau derrière l’oreille lors d’une chirurgie qui nécessite une anesthésie générale. La partie externe est constituée d’un processeur vocal qui est relié à l’antenne. L’antenne est munie d’un aimant qui permet de la maintenir vis-à-vis la partie interne, afin que le contact puisse s’établir entre les deux parties de l’implant. Le processeur vocal peut être un mini boîtier ou un contour d’oreille, fonctionnant avec ou sans télécommande.

Il est à noter que cet équipement est très onéreux et coûte en moyenne 17 mille euros et son prix peut dépasser même les 22 mille euros. Le simple patient algérien ne peut pas s’offrir un tel dispositif médical sans l’assistance de l’Etat à travers une prise en charge médicale délivrée par les hôpitaux publics. Malheureusement, les implants cochléaires souffrent d’une rupture de stock inédite et demeurent encore jusqu’à aujourd’hui introuvables au niveau des centres de soins spécialisés dans les maladies de surdité.

Selon nos investigation, c’est la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) qui est responsable de cette pénurie car elle n’a pas su comment se procurer ses dispositifs précieux dans les délais impartis afin d’approvisionner les hôpitaux publics et répondre ainsi à la forte demande des patients algériens. Le 13 août dernier, le directeur  de la PCH,  Ali Aoun a fait croire aux Algériennes et Algériens dans une interview diffusée par le quotidien arabophone Echourouk que la mauvaise gestion des administrations des hôpitaux publics est à l’origine de la péremption de 583 implants cochléaire.

Il s’avère, selon nos investigations, que ces informations sont totalement fausses et infondées car il y a eu à peine une trentaine de ces implants qui ont été retrouvés périmés dans les stocks du CHU Mustapha Bacha, le plus grand hôpital public de la capitale Alger et l’un des plus importants du pays. Ces implants ont été exclusivement accordés à cet hôpital algérois sans prendre en considération les besoins des autres structures publiques dont les patients ont été privés arbitrairement de ces dispositifs médicaux. Un véritable gâchis qui a aggravé la pénurie ainsi que les tensions autour de ces implants cochléaires.

 

 

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