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jeudi, avril 25, 2024

Comment le PDG de Sonatrach manipule Abdelmadjid Tebboune

Du mensonge comme arme fatale de manipulation. C’est dans cet art que le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, ne cesse d’exceller pour maquiller son bilan médiocre et les résultats de sa gestion chaotique dans un secteur clé et névralgique pour la stabilité du pays, à savoir celui des hydrocarbures. 

Lors de la visite de travail à Oran du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, le 23 juin dernier, le PDG de Sonatrach a fait une intervention pleine de mensonges et de contre-vérités pour manipuler ses interlocuteurs et impressionner Tebboune en mettant en exergue des bilans faussement positifs. Toufik Hakkar n’a pas cessé de faire des comparaisons entre 2021 et 2020 pour mettre en évidence les réalisations de son administration alors que l’année 2020 fut mondialement une « année blanche » en raison des ravages provoqués par la pandémie de la COVID-19.

L’année 2020 n’est aucunement une référence pour n’importe quel bilan de management dans n’importe quel secteur économique. Les réalisations de 2021 doivent être comparées aux années précédant la pandémie. Le PDG de Sonatrach a usé de plusieurs autres subterfuges pour tenter de faire croire à Tebboune et ses conseillers que le secteur des hydrocarbures est en pleine dynamique.

S’agissant du chapitre de l’exploration, il a donné le chiffre de 35 découvertes depuis 2020. Ce qui est un chiffre très faible par rapport aux années ayant précédé la pandémie COVID-19 où Sonatrach réalisaient  annuellement au moins une quarantaine de nouvelles découvertes. A titre d’exemple, en 2019, le nombre de puits d’exploration forés s’est élevé à 80 puits dont 71 en effort propre. Par ailleurs, 30 nouveaux champs pétroliers et gaziers ont été découverts en effort propre par Sonatrach en 2018, contre 33 découvertes en 2017. Et durant l’année 2018, Sonatrach a achevé 80 forages d’exploration (77 seule contre 3 en association avec des partenaires), en baisse de 20% en comparaison à 2017 qui avait enregistré 101 puits terminés (100 seule, 1 en association).

Les réalisations de l’administration dirigée par Toufik Hakkar sont donc bel et bien piètres et médiocres par rapport aux résultats de ces prédécesseurs. Pour occulter cette vérité, l’actuel PDG de Sonatrach communique à Tebboune des chiffres qui portent sur des découvertes éparses aux volumes récupérables encore méconnus et se garde bien de communiquer sur les découvertes exploitables et pouvant réellement être commercialisées à la suite d’une mise en production effective. Selon nos investigations, durant le premier semestre de l’année 2022, la Sonatrach a enregistré uniquement 3 nouvelles découvertes. Un résultat insignifiant qui traduit l’atonie actuelle de l’activité exploration-production de la compagnie nationale des hydrocarbures.

Dans un parfait numéro de « danse du ventre », Toufik Hakkar a tenté de faire croire au Chef de l’Etat que plusieurs projets importants ont été lancés en 2021-2022. Un autre mensonge à travers lequel il espère dissimuler le blocage de plusieurs importants projets de production provoquant ainsi un lourd préjudice financier à l’économie nationale. En effet, Toufik Hakkar n’a pipé mot sur les difficultés que rencontrent des projets stratégiques comme celui du complexe de GPL de Rhoud El Baguel, le complexe de polypropylène à Arzew en partenariat avec Total, l‘autre méga-projet de complexe de production polypropylène avec Renaissance à Ceyhan en Turquie, la raffinerie de Hassi Messouad ou encore la réalisation d’un deuxième train de traitement d’huile (CPF) au niveau du champ Bir Sebaa, à 40 km de Hassi Messaoud.

Tous ces projets ont été bloqués, retardés, voire compromis à cause de la mauvaise gestion de l’actuel PDG et de ses principaux collaborateurs qui ont commis de nombreuses maladresses dans le traitement de ce dossier délicat. Ces bêtises vont coûter cher, très cher à l’Algérie comme il a été démontré à maintes reprises au cours de nos investigations.

Le PDG de Sonatrach a caché naturellement la vérité à Abdelmadjid Tebboune concernant le sort de plusieurs projets d’exploitation de gaz ou de pétrole qui ont nécessité dans un passé récent des investissements de l’ordre de … 10 milliards de dollars USD. Il s’agit notamment d’importants projet de production qui sont à l’arrêt pour divers problèmes techniques comme c’est le cas  au complexe de production de Touat Gaz, un gisement de gaz naturel exploité par les deux partenaires Sonatrach et Neptune Energy qui ont mené ensemble la réalisation d’un important ouvrage industriel lequel a commencé a exporté du gaz de vente en septembre 2019. C’est le cas aussi du gisement gazier de Timinoun ainsi que les stations de compression de gaz de ZCINA,  à savoir la Zone du complexe industriel Naili Abdelhalim (ZCINA), situé à six (6) kms de Hassi Messaoud.

Algérie Part avait fait des révélations détaillées et documentées sur ces projets gaziers sabotés par des mauvaises décisions ayant provoqué des gels alarmants de la production. 

La liste des mensonges du PDG de Sonatrach est encore longue et elle pourrait nécessiter plusieurs articles ou publications pour répertorier toutes les tromperies orchestrées diaboliquement pour manipuler un Président de la République décidément naïf ou complice puisqu’il suffit d’une simple investigation sur le terrain pour prendre conscience de l’ampleur des dysfonctionnements qui menacent la stabilité ainsi que la sécurité du secteur des hydrocarbures.

Depuis 2020-2021, les investissements de Sonatrach ont été réduits de plus de la moitié et ils ont été ramenés de 10 milliards de dollars par an à moins de 5 milliards de dollars par an provoquant ainsi un immobilisme sans précédent dans la production et exploration de nos réserves du gaz ou du pétrole. La maintenance et la survie de nos gisements ont été également sacrifiées pour augmenter artificiellement notre production nationale sans tenir compte des graves conséquences sur notre outil productif dans les années à venir. Algérie Part avait fait aussi sur ce dossier des révélations approfondies. 

Mais au plus haut sommet de l’Etat algérien, les décideurs réagissent avec une indifférence unique dans l’histoire à ces révélations fracassantes. Le Palais Présidentiel d’El-Mouradia fait part d’une volonté manifeste de protéger les actuels managers de Sonatrach en dépit de toutes leurs bourdes et leur implication avérée dans plusieurs scandales de mauvaise gestion, pour ne pas dire de corruption. Ce n’est plus de la passivité. C’est tout simplement de la complicité.

 

 

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