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vendredi, mars 29, 2024

Chute historique des prix sur les marchés mondiaux : L’inquiétant avenir du gaz algérien

C’est un effondrement inédit. Le monde se retrouve aujourd’hui avec le prix le plus bas depuis 2010 ! Le prix du gaz est en baisse prolongée. depuis avril 2020 , le gaz naturel a enregistré le tarif le plus bas depuis 2010. Sur les marchés mondiaux, les prix du gaz naturel se sont effondrés de plus de 44 % en 5 jours ! C’est une chute vertigineuse. 

Le 22 juin dernier, le prix du gaz naturel était fixé à 1.6 dollars par million de BTU. Depuis le 26 juin, il est à moins de 1.4 dollars par million de BTU. En une semaine, le gaz naturel a perdu plus de 44 % de sa valeur financière. Au mois de janvier 2020, il a perdu plus de 31 % de sa valeur. A cette époque, le prix du gaz naturel était encore à 2.19 dollars par million de BTU. En trois mois, les prix du gaz naturel ont reculé de plus de 58 %. En 5 ans, ce recul des prix a dépassé les 67 %.

Face à cette chute, l’Algérie, l’un des plus importants pays gaziers dans le monde, et l’un des pays les plus dépendants de sa rentre des hydrocarbures, n’a adapté aucune attitude particulière. A Sonatrach, ni réunion de crise, ni stratégique pour gérer cette urgence économique car des sommes colossales sont perdues en devises à cause de ces reculs successifs des prix du gaz naturel. Bref, l’Algérie subit l’effondrement des prix de son gaz et ne réfléchit à aucun plan d’action sérieux ou fiable. C’est une attitude suicidaire. Et l’avenir ne s’annonce pas du tout radieux.

Et pour cause, cette chute des prix risque de s’aggraver encore d’ici la fin de l’année 2020. Pourquoi ? La consommation mondiale est en chute libre et ne pourrait être redressée. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 10 juin dernier son rapport annuel consacré au gaz naturel. Elle envisage sans surprise une forte baisse de la consommation mondiale, dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Une chute de 7% de la consommation européenne de janvier à mai 2020.

Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, l’AIE estime que la consommation mondiale de gaz naturel pourrait connaître une baisse historique de 4% en 2020, par rapport au niveau de 2019. Cette chute – liée aux mesures de confinement mais aussi à un hiver doux dans l’hémisphère nord – serait deux fois plus importante que celle de 2009 (après la crise financière). La consommation de gaz devrait diminuer « dans tous les secteurs et toutes les régions en 2020, les chutes les plus importantes affectant les marchés matures et la production d’électricité », précise l’AIE.

En Europe, la consommation gazière a baissé de 7% au cours des 5 premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019, en raison « des températures douces, de la forte production éolienne et des mesures de confinement ». Aux États-Unis, la consommation gazière a connu une moins forte chute durant cette période (- 2,8% de janvier à mai 2020) grâce à la hausse de la production des centrales à gaz au détriment de celles à charbon. L’impact de l’épidémie de Covid-19 a été plus « limité » pour les marchés gaziers en Asie malgré le ralentissement économique.

Ces données témoignent que la chute des prix du gaz naturel va s’aggraver dans les mois à venir puisque la demande mondiale est en baisse continue. L’AIE prévoit enfin une « remontée progressive » de la demande gazière dans les deux prochaines années plutôt qu’un rapide « retour à la normale ».

L’Algérie est-elle consciente de ces mutations ? La Sonatrach a-t-elle prise des mesures pour s’adapter à ces bouleversements énergétiques en cours dans le monde pour ne pas gaspiller nos réserves de gaz et limiter les pertes financières ? Nada, rien, silence radio et impuissante totale à Alger. Ces questions stratégiques sont totalement évitées et passées sous silence. C’est vraiment inquiétant.

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