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jeudi, avril 25, 2024

Chute de la valeur du dinar, baisse des importations, crise financière : Quel avenir pour le marché parallèle des devises en Algérie ?

Le marché parallèle des devises est en danger en Algérie. Dans un futur proche, il risque de disparaître, voire de perdre sa vigueur en raison des nouveaux paramètres économiques et financiers qui marquent l’évolution de l’Algérie. La crise financière qui s’est aggravée en Algérie depuis 2020 avec la pandémie de la COVID-19 avec la chute continue et incessante de la valeur du dinar algérien, la baisse drastique des importations, la baisse des envois des fonds en devises de la diaspora algérienne, tous ces nouveaux paramètres vont causer dans un futur proche une raréfaction des devises étrangères qui deviendront de plus en plus un luxe pour le commun des Algériens. Explications. 

 

En Algérie,  le marché parallèle du change est un marché qui séduit les consommateurs en raison de sa grande marge de bénéfice. Selon les derniers rapports de la Banque mondiale datant de 2017, il est estimé en effet à une valeur d’environ 2 milliards de dollars. La prospérité de ce marché s’explique essentiellement par l’absence de canaux de change officiels.

Outre les envois de fonds des ressortissants algériens résidant à l’étranger, il s’agit d’un marché qui, est alimenté à partir des fonds obtenus par une classe de businessmans sous couverture d’importations. Ainsi de multiples façons de tirer profit de la différence de prix entre les marchés officiels et non officiels sont employées.

A titre d’exemple, en 2018,  un importateur algérien avait importé des conteneurs de
déchets pour une valeur de plus de 200.000 dollars.  Ces 200 mille dollars sont partis à l’étranger dans le cadre d’un transfert illicite de devises rendu possible grâce à la surfacturation, méthode traditionnelle des importateurs algériens. Ensuite, une partie de ces 200 mille dollars sera réintroduite en Algérie, souvent en espèces, pour y être écoulée sur le marché parallèle en les revendant au prix fort permettant ainsi à leur propriétaire d’empocher une plus-value inédite.

Ce trafic constitue le coeur même du marché parallèle des devises en Algérie. Mais ce trafic est, désormais, menacé et risque de disparaître pour la simple raison que l’Algérie est en train de s’appauvrir et ne peut plus financer le même niveau des importations observé durant les années précédentes. Les surfacturations vont donc baisser drastiquement parce que la quantité des biens et services importés est en train de baisser significativement.

Pour preuve, les importations de l’Algérie ont enregistre, en 2020, une baisse de 18% par rapport à 2019. La valeur des importations a reculé de 18% (34,4 milliards dollars) par rapport à l’année 2019 (42 milliards de dollars). Pour continuer à renforcer cette baisse des importations, le gouvernement algérien a pris en 2020 plusieurs mesures visant à préserver les stocks des produits de base, à travers l’établissement d’une liste de 30 produits interdits à l’exportation pour une durée de 6 mois renouvelables.

L’année 2020 a été marquée par une réévaluation globale de l’Accord d’association avec l’Union européenne, l’Accord de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) et l’Accord préférentiel avec la Tunisie. Ce tour de vis s’explique par la baisse des réserves de change du pays et sa très mauvaise situation financière. L’Algérie ne peut plus se permettre de continuer d’importer plus de 40 milliards de dollars de marchandises et services à l’étranger.

Ce tour de vis va marquer inévitablement le marché parallèle des devises qui ne sera plus alimenté comme auparavant notamment lors des années phares de 2011, 2012 ou 2013 où l’Algérie importait jusqu’à plus de 60 milliards de dollars par an. La  dévaluation du dinar algérien nécessitera en plus des injections beaucoup plus importantes de devises pour permettre le bon fonctionnement du marché parallèle. La demande sur les devises étrangères va considérablement augmenter en Algérie parce que le dinar algérien chute incessamment et les Algériens continueront de chercher refuge auprès de l’Euro et du dollar. Mais il sera quasiment impossible de satisfaire cette demande forte au regard des détériorations prévisibles des indicateurs financiers du pays avec l’effondrement progressif des recettes en devises et, par ricochet, l’incapacité de continuer à financer les importations à l’étranger.

Il faut savoir que les causes qui ont permis l’émergence du marché parallèle des devises en Algérie sont l’imposition de restrictions dans les échanges avec l’extérieur, le contrôle
des mouvements des capitaux avec le reste du monde, le contingentement des importations et l’interdiction d’importer certains produits. Et l’inflation que connaît régulièrement l’Algérie incite les Algériennes et Algériens à considérer la devise étrangère est considérée comme une valeur refuge.

Ce sont ces causes qui ont donné naissance au marché de change parallèle des devises en Algérie. Celui-ci est un marché libre et le prix de la monnaie étrangère se détermine par la pratique traditionnelle de l’offre et la demande. Une offre et une demande qui seront bouleversées dans les mois à venir par les nouvelles conditions économiques qui marqueront le quotidien des Algériens.

 

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2 تعليقات

  1. Le marché parallèle à été créé par le pouvoir afin de faciliter les fuites a leurs amis , c’est pour cela qu’on a entendu plusieurs fois les ministres dirent nous allons le supprimer mais ils n’ont rien fait , c’était pour endormir le peuple. C’est un pouvoir diabolique , menteur qui ne craint ni Dieu ni personne.