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jeudi, mars 28, 2024

Chômage et salaires faibles : pourquoi les indicateurs sont dans le rouge en Algérie

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, le chômage a explosé en Algérie et les salaires ont été tirés vers le bas dans des proportions alarmantes. Et les perspectives socio-économiques sont encore plus sombres pour le futur proche car les indicateurs de l’emploi et des salaires dans le rouge en Algérie, averti tune étude approfondie réalisée par la Banque Mondiale et publiée dans son bulletin de conjoncture du mois de juin. Il s’agit des travaux sur l’impact de la crise sanitaire sur les ménages les plus défavorisés.

Ces travaux se sont appuyées sur les données de l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM), l’organisme officiel en charge du développement des offres d’emploi au profit des chômeurs algériens, qui démontrent que les employés moins qualifiés ont perdu leur emploi de manière disproportionnée au cours de la pandémie. Entre mars 2020 et mars 2021, le nombre de demandeurs d’emploi parmi les travailleurs non qualifiés a enregistré une augmentation nettement supérieure à celui des demandeurs d’emploi qualifiés, ce qui n’est
pas conforme aux tendances récentes, déplorent à ce propos cette étude de la Banque Mondiale.

La même source nous apprend ainsi qu’en Algérie, le nombre de demandeurs d’emploi sans qualification a augmenté de 35% entre mars 2020 et mars 2021, contre une augmentation de 31 % pour le personnel de soutien et les ouvriers spécialisés, 26 % pour les techniciens
supérieurs et 24 % pour les cadres.

La même étude explique, par ailleurs, que l’excédent d’offre de main-d’œuvre pour les postes faiblement qualifiés devrait exercer une pression à la baisse sur les salaires
sur un horizon de court à moyen terme. A cause de ces données, il est très peu probable que les salaires puissent augmenter d’ici 2022.

L’étude de la Banque mondiale a également mis en garde contre la précarité grandissante des travailleurs du secteur informel. Et pour cause, la concentration des travailleurs indépendants et informels issus des milieux les plus défavorisés de la population algérienne  risquent plus d’être affectés par la COVID-19.

Il faut savoir qu’en Algérie, 35 % de la population occupée est indépendante et
34 % se concentre sur le segment informel. La distribution des travailleurs indépendants et informels est inégale entre les différentes franges de la population algérienne. En effet, on dénombre 57 % d’indépendants au sein des algériens les plus pauvres (la plupart
d’entre eux relevant du secteur informel) et 19 % seulement des travailleurs de l’informel en Algérie sont issus des milieux les plus aisés de la société.

La Banque Mondiale a enfin souligné dans son bulletin de conjoncture du mois de juin que les femmes algériennes actives ont également été exposées de manière disproportionnée à la pandémie de COVID-19. Environ 45 % des femmes actives se concentrent dans les secteurs de la santé et des services sociaux, ce qui les ex- pose à un risque élevé d’infection par la COVID-19.

La Banque Mondiale a fait remarquer en dernier lieu les femmes qui perdent leur
emploi dans une période de tension sur le marché du travail ont beaucoup plus de difficultés à en retrouver que leurs homologues masculins. Cette difficulté a inévitablement des conséquences négatives sur le bien-être des femmes et, à terme, des ménages algériens, prévient la prestigieuse institution internationale.

 

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