23.9 C
Alger
jeudi, mars 28, 2024

Avec un budget de 2 millions d’euros et un terrain de 1000 M2, l’Algérie peut se doter d’une usine de fabrication de masques de protection contre le coronavirus

L’importation, encore et toujours l’importation. Face à la pénurie mondiale des produits médicaux et pharmaceutiques comme les masques de protection, l’Algérie croit savoir qu’elle pourra importer ce matériel sanitaire pour l’offrir à sa population et son personnel soignant ignorant ainsi qu’une guerre économique mondiale a éclaté autour de l’acquisition de ce matériel sanitaire. Pourquoi parler encore de l’importation et ne pas réfléchir à la production locale pour répondre aux besoins urgents du pays ? 

Il faut savoir que le processus de fabrication des masques chirurgicaux ou de protection est simple et ne nécessite ni technologie particulière ni des investissements colossaux. Selon nos investigations, 2 millions d’euros suffisent au départ pour lancer une usine de fabrication de masques de protection. Il suffit de mobiliser aussi un terrain de 1000 M2 et de recruter entre 100 et 150 employés pour tourner en plein régime.

La matière première nécessaire à cette fabrication des masques est abordable et en partie disponible en Algérie. L’autre partie est largement disponible dans les pays africains. Il faut seulement du coton, plastique, polycarbonate ou du papier bioactif.

Il y a ensuite diverses machines de fabrication de masques. Et ces machines ne sont pas du tout chères. Voici les machines dont a besoin une usine de fabrication de masques de protection de taille moyenne :

  • Machine de production de feuilles de masques : Cette machine peut produire environ 150-200 masques / minute, de taille normale et de qualité assurée. (17.5×9.5cm). Main d’œuvre requise : 1-2 employé

 

  • Machine ultrasonique de production de porte-oreille pour les masques (automatique) Cette machine entièrement automatique permet d’assembler le masque avec son porte-oreille, grâce à un système d’ultrasons. Elle produit environ 40 pièces par minute. Main d’œuvre requise : 1-2 employé

 

  • Machine ultrasonique de production de porte-oreille pour les masques (manuelle): Une machine de production de porte-oreille, manuelle cette fois.  Elle produit environ 12 pièces par minute. Main d’œuvre requise : 1-2 employé

 

  • Machine d’emballage sanitaire des masques  : Les doubles capteurs de contrôle, le découpage flexible de la longueur du sac, la rapidité des réglages, sa facilité d’utilisation et une commande par logiciel  permettent une optimisation de la production. Main d’œuvre requise : 1-2 employé.

 

Les prix de ces machines varient entre 6000 euros à 17500 euros. Un budget d’acquisition de ces machines ne dépassera pas les 60 mille euros. Avec une seule usine bien équipée et bien gérée, il est possible de satisfaire de 10 à 15 % des besoins nationaux en Algérie. Avec deux ou trois usines, l’Algérie soulagera ses souffrances et pourra ne pas dépendre totalement des importations. Naturellement, il est impossible de s’émanciper de l’importation des masques chinois ou autre, mais il est possible de ne pas dépendre à 100 % de ces importations. Prendre le risque aujourd’hui attendre uniquement les livraisons depuis la Chine, c’est exposer la santé publique des Algériens au danger.

Pour que de pareils projets puissent se mettre en place, l’Etat algérien doit un instaurer un climat institutionnel favorable. Cela doit passer par la mise en place d’un réseau d’information performant et inventif, des liens étroits entre l’université, la recherche et l’industrie, des encouragements fiscaux,  des lois qui s’appliquent à tous et mettre un terme aux privilèges pour les clans et les lobbys,  un marché régulé par la concurrence loyale et saine et des contrôles réguliers de toute la chaine de production.

Malheureusement, ces éléments manquent cruellement encore à l’Algérie. Il faudra lancer en urgence une réflexion sur ce sujet pour se lancer dans une production nationale, seule gage de sécurité contre les conséquences des guerres économiques qui ravagent le monde d’aujourd’hui.

 

dernières nouvelles
Actualités