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samedi, avril 20, 2024

Algérie : « Nous risquons tous d’être arrêtés ! »

Des avocats algériens et défenseurs des Droits de l’Homme tirent la sonnette d’alarme. Lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’association S.O.S Disparus, plusieurs avocats algériens connus et réputés pour leur engagement infaillible en faveur des droits civiques et libertés publiques ont lancé hier mercredi 26 mai un véritable « appel de détresse ». Il s’agit des maîtres Mustapha Bouchachi, Abdelghani Badi, Nabila Smaïl et Said Zahi, tous membres des différents collectifs citoyens de défense des détenus d’opinion et politiques incarcérés en Algérie depuis de longues semaines. 

Lors de cette conférence de presse,  l’avocate Nabila Smail, qui a défendu de nombreux détenus politiques dont notamment Walid Nekkich, le jeune étudiant victime de torture et de sévices sexuels, un scandale qui a défrayé récemment la chronique, a dressé, d’emblée, un tableau sombre de la situation actuelle des libertés publiques en Algérie. « Nous risquons tous d’être arrêtés », a-t-elle prévenu en lançant une mise en garde adressée à tous les citoyens algériens.

A en croire cette avocate chevronnée, tous les algériens sans exception sont aujourd’hui confrontés à ce danger car les autorités algériennes recourent systématiquement à l’emprisonnement des citoyens pour la simple raison qu’ils exercent « leurs libertés consacrées par la Constitution ». Nabila Smail est allée encore plus loin en affirmant que « la justice est devenue un danger pour la Constitution » en Algérie. L’avocate a invité également les citoyens faisant l’objet d’une arrestation à « ne pas signer les procès verbaux » s’ils ne le souhaitaient pas. « C’est leur droit de ne pas le faire », a-t-elle expliqué. « Je m’adresse à tout le monde, rappelle l’avocate, puisque nous risquons tous une arrestation au cours de ces prochains jours”.

La signature des PV des services de sécurité est souvent la première étape qui permet à la justice algérienne d’inculper gratuitement un opposant ou un simple manifestant algérien. Ces PV sont rédigés par des services de sécurité en montant de toutes pièces des fausses accusations et des charges lourdes à l’encontre des citoyens afin de préparer leur accablement par les magistrats. Un semblant de légalité au service de la répression policière et judiciaire.

Abdelghani Badi, l’autre avocat emblématique des détenus d’opinion en Algérie, a partagé le constat amer de Nabila Smail en affirmant que, désormais, en Algérie, « les citoyens risquent maintenant les arrestations rien que pour leur présence dans les rues de le Capitale ». De son côté, Mustapha Bouchachi a donné l’exemple du détenu d’opinion Slimane Hamitouche qui a été arrêté alors qu’il était uniquement en route rencontrer ses avocats. « Son seul tort est de se retrouver un vendredi dans les rues d’Alger-Centre », assure enfin Mustapha Bouchachi.

 

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4 تعليقات

  1. Voilà ou les généraux assassins ont emmené l’Algérie en 2021: la plus grande junte sur le bassin Méditerranéen et continent africain (pire que le Mali). Ca c’est une immense victoire du Peuple Algérien et du Hirak qui a poussé le régime a afficher et assumer son côté dictatorial dissimulé derrière une façade civile depuis 1962!
    Bravo Maitres notamment Nabila Smail.

  2. Ils font peur en faisant allusions au fonds de commerce habituel « le terrorisme » des années 90 avec ses nouvelles variantes que sont le Mak et Rachad qui vont être la trame de la nouvelle version 2.0 pour la décennie 2021-2030 !
    Ne rigoler surtout pas, 60 ans d’expériences, ça vous forme un homme ! Ils s’apprêtent à faire du bon boulot !
    Vous verrez !