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mercredi, avril 17, 2024

Algérie – L’Assaut Simultané sur l’Armée, La Sonatrach et La Constitution !

Le Général-Major Mahmoud Laraba, le très âgé commandant de la base aérienne de Boufarik relevant de la première région militaire de Blida, plus grande base aérienne algérienne spécialisée dans le transport de personnes et de marchandises, a toujours été le protégé de la Présidence et de l’ex puissant chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah.

En effet, c’est Laraba qui prenait en charge le transport aérien de tous les hauts gradés militaire et leurs familles, mais également les hautes personnalités du pays, de la Présidence aux divers privilégiés du système, sur les appareils du Groupe de liaison aérienne ministérielle (Glam) chargés exclusivement de transporter des VIP, civiles ou militaires.

Saïd Chengriha, le chef d’état-major de l’ANP, a procédé le 18 juillet 2020 à la promotion de celui qui avait été pendant plus de 10 années le responsable de cette base aérienne qui avait eu à déplorer la mort de 257 passagers lors du crash de l’avion militaire survenu le 11 Avril 2018, en qualité de commandant des forces aériennes…

Promu Général en 2006, Mahmoud Laraba a succédé au jeune et plusieurs fois décoré Général-Major Hamid Boumaïza, qui est né le 03 juin 1957 à Tamda dans la Wilaya de Tizi Ouzou et qui avait rejoint l’Armée Nationale Populaire à l’âge de 20 ans. Évincé de la tête du commandement des forces aériennes à la fin du mois de Mai 2020 après deux années, après avoir lancé une opération d’assainissement financier dans son secteur qui aurait économisé au total près de 800 millions de dollars à l’armée algérienne, Boumaïza aura réussi tout de même à associer son nom à l’aviation militaire algérienne, désignée première place des puissances aériennes militaires africaines par Military Watch Magazine

Celui qui s’apparente au nouveau commandant des forces aériennes algériennes est Faycal Reda Laraba. Il était l’ancien directeur de l’Algerian Energy Company (AEC) et actuel Président Directeur Général de la Holding Sonatrach Al Kimya (Soalkim), à laquelle la société Fertial, filiale de Sonatrach, est rattachée.

Fayçal Réda Laraba a été nommé en Mars 2017, au conseil d’administration de la filiale espagnole de Sonatrach à Madrid : SONATRACH GAS COMERCIALIZADORA SA, poste auquel il a été une seconde fois réélu le 21 Février 2020 pour trois autres années!

Pour rappel, AEC est une Entreprise Publique Économique, créée en 2001, sous la forme d’une Société par actions de droit algérien, par SONATRACH et SONELGAZ dans le but de Développer et Gérer des projets de Partenariat avec des Sociétés Etrangères dans le domaine de la Génération d’Energie Electrique, et le Dessalement d’Eau de Mer, deux projets gangrénés par la corruption et les malversations financières…

Par ailleurs il faut savoir que Fertial, société très rentable, produit des fertilisants à base d’Ammoniac et d’Urée dans les usines d’Arzew et d’Annaba, et dont le bénéfice net annuel avoisine les 100 millions de dollars.

Après le départ de la société espagnole, partenaire de Sonatrach dans Fertial, une partie des actions de Villar Mir (17%) ont été rachetées par l’ex-président du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), Ali Haddad, aujourd’hui incarcéré, sans même débourser un dinar, puisqu’il a fait appel à la banque française BNP Paribas pour couvrir l’achat de ses actions.

Fayçal Réda Laraba n’a jamais mis en avant le droit de préemption de Sonatrach pour le rachat des parts de Fertial, ni s’était opposé au rachat des parts du plus important complexe de l’industrie pétrochimique en Algérie, la société Sorfert

Enfin, un autre Laraba a été installé en début d’année 2020 par le Président Abdelmadjid Tebboune afin de présider le comité d’experts chargé de formuler des propositions pour une révision constitutionnelle.

Professeur Ahmed Laraba

Ahmed Laraba, membre de la Commission du droit international à l’Organisation des Nations Unies (ONU) a été également professeur à l’Ecole Nationale d’Administration et de l’Ecole supérieure de la magistrature, deux institutions qui ont formé les élites politiques et juridiques algériennes responsables de la situation actuelle du pays…

C’est d’ailleurs l’énarque Ahmed Ouyahia qui avait reçu le professeur Ahmed Laraba dans le cadre de la révision de la Constitution…en Juin 2014 !

Ahmed Laraba a été vivement critiqué par des personnalités et partis politiques algériens, dont le parti Talaie El Hourriyet le 25 juin 2020, estimant que sa « campagne médiatique jette le discrédit sur le processus de consultation ». Rajoutant que « Le comité d’experts qui qui s’est auto-attribué le rôle de commission constituante de révision de la Constitution a outrepassé sa mission ».

Par ailleurs Moussa Touati, Président du Front National Algérien (FNA), lors d’un entretien accordé à « Tariq News », a exprimé son rejet du projet d’amendement de la constitution, précisant que les déclarations d’Ahmed Laraba sont une insulte et un mépris pour le peuple…

Le président du parti MSP, Abderrezak Mokri avait quant à lui carrément lancé un défi contre Ahmed Laraba : ” Le projet de la mouture n’est autre que la continuité du projet de l’ancienne constitution établie par Bouteflika. J’invite Ahmed Laraba à venir débattre le projet face-à-face. Ceux qui ont travaillé sur ce projet n’ont aucune base constitutionnelle”,

Laraba avait réagi aux propos de Farés Mesdour tenus sur la chaîne Beur TV le 09 Juin 2020, en indiquant qu’il allait porter plainte contre ce dernier.

Farès Mesdour avait en effet durement critiqué Ahmed Laraba déclarant que « Il (Ahmed Laraba, ndlr) est de ceux qui portent une hostilité à l’égard de l’identité algérienne arabe, musulmane et amazighe. Il est étonnant qu’à chaque fois, il leur est fait appel malgré leur hostilité envers tout ce qui symbolise l’identité de ce peuple. Le plus étonnant c’est qu’ils s’expriment ainsi sans que personne ne leur demande des comptes. Ces propos ne sont pas seulement provocateurs, mais méprisant envers tout un peuple. Ces gens-là, ne vivent pas avec les Algériens, ils parlent français tandis que la langue arabe est interdite dans leurs foyers. Cette personne est plus laïque que les laïcs. »

Comme on le voit, la grande famille Laraba jouit d’une troublante indulgence et de surprenants privilèges en Politique, dans l’Armée ou au cœur de l’Economie du Pays. Les critiques quant à leur gestion n’y pourront rien dans un pays ou le lien de parenté, d’amitié et des affaires prime sur tout le reste… Et c’est presque partout pareil, avec ou sans Tebboune !

Y.F.Cheikh

 

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