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samedi, avril 20, 2024

Algérie : des hommes d’affaires en prison et des sous-traitants endettés jusqu’au cou incapables de payer leurs salariés

L’emprisonnement généralisé de plusieurs hommes d’affaires algériens en 2019 a produit des effets désastreux sur plusieurs secteurs économiques notamment le tissu des Petites et moyennes entreprises (PME), a constaté Algérie Part au cours de ses investigations. La décapitation des plus importants groupes privés algériens à la suite de la chute de Bouteflika le 2 avril 2019 a plongé dans le désarroi plusieurs centaines de petites entreprises algériennes, des sous-traitants, qui se retrouvent endettées jusqu’au cou parce que leurs factures sont impayées depuis 2019 alors qu’elles ont engagé des charges financières pour honorer leurs engagements avec les principaux groupes privés ciblés et détruits par la purge anti-Bouteflika. 

Prenons un cas éloquent. Le groupe privé Global Group, propriétaire de l’usine Gloviz/Kia à Batna, a été totalement déstabilisé et paralysé depuis l’incarcération de son patron le jeune homme d’affaires Hacène Larbaoui placé sous mandat de dépôt depuis juin 2019 et condamné ensuite une première fois  à 6 ans de prison ferme assortis de 6 millions de dinars d’amende par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) en décembre 2019. Fin janvier 2021, la Cour d’Alger a réduit cette peine à 4 ans de prison ferme.

Et depuis le groupe Global Group a été confié à des administrateurs désignés par le ministère de la Justice en coopération avec le ministère de l’Industrie. Et en deux ans, les 2500 employés de ce groupe ont assisté à la destruction programmée de leur entreprise provoquant ainsi des préjudices financiers à un groupe privé qui espérait employer plus de 10 mille travailleurs rien que pour les besoins de son usine de montage des véhicules neufs à Batna.

Mais la chute de ce groupe privé a causé également le malheur de tous ses sous-traitants qui emploient à leur tour des centaines de travailleurs. Et les déboires ces sous-traitants, personne n’en parle en Algérie ! Et pourtant, l’arrêt des activités de ces sous-traitants a provoqué des mises au chômage et des difficultés pour les PME qui ont travaillé et livré leurs prestations sans être payées. Des PME qui ne sont en rien responsable de la situation des propriétaires des entreprises concernées par la mise en place d’un administrateur judiciaire.

Les nouveaux administrateurs dans leur feuille de route ont officiellement pour obligation d’auditer le travail des précédents administrateurs qui eux mêmes n’ont peu ou quasiment pas payés les PME en souffrance. Certains fournisseurs ont saisi officiellement la justice pour dénoncer cette criante injustice. Les procès qui seront programmés promettent des dommages et intérêts qui risquent d’être très élevés au vu du préjudice considérable causé à ces fournisseurs innocents et livrés à eux-mêmes. Mais une question se pose avec acuité :  qui va assumer les pénalités liées au temps perdu où les administrateurs étaient en charge de ces dossiers ?

Quel est le Cv et le parcours des administrateurs choisis ? Sont-ils à la hauteur pour administrer et gérer des groupes aussi complexes ? Malheureusement, aucun débat public n’a été organisé autour de ces questions essentielles qui engagent l’avenir de plusieurs milliers d’emplois.

Il est à noter qu’aucun administrateur désigné par les autorités judiciaires ne subit le moindre contrôle réel sur la problématique des impayés des petites PME en souffrance. Ils seront comptables devant l’histoire et devant les algériens car comment peuvent-ils être dans l’inaction et laisser dans la difficulté plusieurs emplois indirects et des entreprises qui ont fourni des prestations normalement et légalement budgétisées. Où est passé cet argent ? Pourquoi l’on continue à bloquer les paiements de ces fournisseurs ? Des questions qui restent sans réponses et les autorités algériennes ne prennent même pas la peine d’ouvrir ce dossier délicat.

Qui surveille le travail des administrateurs placés à la tête des groupes privés appartenant aux hommes d’affaires déchus ? Officiellement reliés au département ministériel de industriel et celui de la Justice, le contrôle de ses fonctionnaires de l’Etat pose un réel problème de transparence. Et pour cause, leur rythme de vie a changé considérablement ! Chauffeur, bureau du propriétaire et parfois même un cigare à la main lorsqu’il reçoit les collaborateurs internes du groupe pour une réunion de travail, ces administrateurs mènent une vie de Pacha alors que des milliers d’emplois sont menacés de disparition.

C’est donc cette image sinistre que veut donner l’Etat algérien ? Les collaborateurs en internes sont choqués de cette image et de ce comportement inconscient de leurs administrateurs qui profitent de la détresse des entreprises et leurs employés pour mener une vie confortable.

Dans ses prochaines publications, Algérie Part va faire des révélations sur les entreprises impayées des groupes administrés pour expliquer les dessous de plusieurs scandales sordides dans lesquels plusieurs personnes seraient impliquées avec le détournement des sommes initialement prévues au paiement des factures des fournisseurs. Ce dossier risque d’inquiéter bon nombre d’administrateurs qui, à défaut de n’avoir pas assimilé leur rôle, ont crû devenir les propriétaires des groupes en question.

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5 تعليقات

  1. Il faut laisser les voleurs revenir aux affaires comme ça les employés auront leurs salaires aussi les corrumpus,les boutef et tous les autres en plus on a déjà une partie qui détiennent le pouvoir actuel qui font partie.Vous verrez l’Algérie réussir le maximum , Mr Semmar vous ne cessez de balancer des histoires en plein Ramadhane ,ayez un peu de pudeur et laissez SVP faire leur mois sacré ,ayez crainte du Bon Dieu, c’est mieux pour vous comme pour tous les musulmans.

  2. Les « oligarques » sont des coupables-victimes latérales du coup d’État de GS. Un beau gâchis. La prison excessive est inutile car elle ne règle pas le problème. Juste du spectacle pour amuser la galerie. Il suffit d’un redressement fiscal pour récupérer l’argent et quelques mois de prison. Par contre, les vrais coupables sont toujours aux commandes et Tebboune ne récupéra rien comme argent « volé ». Quelle incompétence. Et ce n’est pas fini.

  3. Les usines de gonflage de pneus …l’arnaque pour multiplier les fausses factures , sortir les devises et arnaquer l’état
    Sous traiter quoi? quand le taux d’intégration est dérisoire
    On impose à un constructeur « un oligarque » béni par « les décideurs » , et on lui débloque des centaines de millions d’euros de crédits, de facilités de caisse et d’exonérations sociales et fiscales …