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samedi, avril 20, 2024

Alger : Des juges humilient des avocats à cause d’une… simple place de stationnement !

Le tribunal de Dar El Beida vit depuis mercredi dernier au rythme d’un feuilleton totalement absurde qui en dit long sur la déliquescence des institutions les plus névralgiques de l’Etat algérien. En effet, depuis mercredi dernier, les juges de ce tribunal algérois, l’une des plus importantes juridictions de la capitale, ont déclaré la « guerre » aux avocats à cause d’un conflit qui a opposé un magistrat à un avocat pour une simple… place de stationnement ! 

Oui, c’est incroyable, mais vrai. Une querelle ridicule autour d’une simple place de stationnement a donné naissance à un conflit majeur entre des juges et des « robes noires » révoltées contre ce qu’ils qualifient comme une « grande humiliation » qui n’a jamais eu d’équivalent dans l’histoire récente de l’Algérie. Tout a commencé mercredi dernier lorsque l’avocat Belabbes Fethi a stationné hâtivement sa voiture sur une place réservée à un magistrat.

Pressé par l’urgence de se pointer à l’heure avant l’entame des procédures d’un procès important qui engage la vie et l’intégrité d’un citoyen, l’avocat a été contraint de se stationner hâtivement pour vaquer le plus rapidement possible à ses occupations professionnelles.

Mais lorsque à 17 H 00, cet avocat a tenté de récupérer son véhicule pour quitter le parking du tribunal, il découvre avec stupéfaction que la Police lui interdit formellement d’utiliser son véhicule. Pourquoi ? Parce que l’adjoint du Procureur de la République près le tribunal de Dar El-Beida a ordonné la « réquisition » de ce véhicule mal-stationné et son transfert vers la fourrière. Les policiers ont expliqué avec délicatesse à l’avocat qu’ils sont réellement désolés pour ce désagrément, mais les ordres du Procureur étaient claires et indiscutables : le véhicule doit être immobilisé et transféré vers la fourrière la plus proche afin de sanctionner sévèrement le comportement inélégant de l’avocat qui a eu le culot de poser sa voiture sur une place réservée à… un juge !

Les autres collègues de l’infortuné avocat sont rapidement informés de cet incident absurde et unique en son genre. Ils décident de se mobiliser pour empêcher la Police de saisir le véhicule en question et de le transférer vers une fourrière. Des pourparlers s’engagent, mais les ordres sont les ordres. Le Procureur ne veut rien entendre et il tient à tout prix à sanctionner cet avocat qui a poussé l’outrecuidance jusqu’à stationner sa voiture dans le parking réservé aux puissants et nobles magistrats.

La situation s’envenime et les avocats ne retiennent plus leur colère. Les policiers tentent de calmer les esprits et la voiture est uniquement immobilisée sur le parking du tribunal sans la remorquer vers la fourrière. Le lendemain, à savoir ce jeudi, les avocats se mobilisent et tentent de se rassembler à l’intérieur du tribunal de Dar El-Beida pour dénoncer cet abus de pouvoir et cette humiliation infligée à leur corporation estimant que leur camarade Belabbes Fethi n’a commis aucun délit qui lui vaut un tel traitement de la part de l’adjoint du Procureur de la République près du tribunal de Dar El-Beida.

Malheureusement, les magistrats vont encore se radicaliser face à la protestation des avocats en intimant l’ordre aux policiers de « chasser » tout bonnement « les robes noires » de l’enceinte du tribunal et de leur interdire l’accès aux salles d’audience ! Ainsi, les avocats n’ont pas pu exercer leur métier et défendre les justiciables comme il se doit alors qu’ils sont soumis à des procès qui peuvent changer radicalement le cours de leur vie.

De leur côté, les juges ont campé sur leur position et accusent les avocats d’avoir porté atteinte à la tranquillité du tribunal en manifestant leur solidarité avec leur collègue sanctionné pour une… place de stationnement qui ne lui était pas destinée. Le bras-de-fer va se poursuivre encore dans les jours à venir et les avocats appellent leur corporation à se mobiliser pour organiser de nouvelles actions de protestation contre cette « humiliation ». A en croire les dernières nouvelles de cette histoire abracadabrantesque, la voiture de l’avocat est restée toujours immobilisée sur le parking du tribunal de Dar El-Beida jusqu’à une heure tardive de la nuit. Même Samuel Beckett n’aurait pas imaginé un tel scénario aussi absurde.

 

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5 تعليقات

  1. Je pense que ça ce fait pas dans un pays développé une place réservée tu paye 135€ d’amende et la voiture par à la fourrière en algerie en proteste l’avocat et mieux que un juge et un gardien et mieux qu’un directeur et si en parle sait elle issaba dawla madania personne ne respecte personne et en fait un article vive l’Algérie

  2. Je vais pas faire l’avocat des juges mais je ne vois pas, d’après aumoins article, où le juge avait tort.
    L’avocat en question, en homme de loi, aulieu de faire tout un plat et rameuter toute sa corporation, il aurait dû, pour donner l’exemple, accepté la décision du juge et juste réclamer que la loi lui soit appliquée ni plus ni moins. Si la loi est appliquée alors il n’a plus rien à redire, si le juge a abusé de son autorité ou dans sa décision aumoins on l’aura mis devant son abus.
    Autrement dit , l’avocat est arrivé en retard, il s’est garé là où il s’est garé, mais après qu’il assume son acte. Et l’affaire est terminée.
    Sinon la prochaine fois, qu’il se retrouvera encore pressé, il prendra des raccourcis, des sens interdits, grillera des feu rouges, il pourra même écraser des gens sur le chemin (oui, j’exagère) … Tout ça parceque le monsieur…est AVOCAT , mal réveillé, pressé (surtout si c’est en plein ramadan et qu’il n’avait pas pris son petit café du matin) ,… il ne faut pas le contrarié.
    Dès avocats qui refusent qu’on leur applique la loi c’est le comble. Après on dit au citoyen lambda, qui ni juge ni avocat, que personne n’est censé ignorer la loi.