11.9 C
Alger
vendredi, avril 19, 2024

Ailleurs en Afrique, on ne dévalue pas, mais on se lance dans l’Industrie…

Quel incroyable décalage. Pour se relancer face à la crise mondiale du COVID-19, l’Algérie a tracé un plan d’action dans son projet de loi de finances 2021 basé essentiellement sur la dévaluation accélérée du dinar d’ici 2023 et des prévisions de recettes pétrolières qui devront atteindre, durant la période 2021-2023, 23,21 Mds USD en 2021, 28,68 Mds USD en 2022 et 26,45 Mds USD en 2023, sur la base de 45Usd/baril en tant que prix du marché. Les autres secteurs de l’économie sont très peu abordés ou très mal cernés faute d’une stratégie clairement identifiée par le régime algérien. Un régime désorienté davantage préoccupé par sa survie que par le développement du pays. 

Ailleurs en Afrique, les Etats fonctionnement autrement. Au Sénégal, le gouvernement a adopté un plan de relance d’environ 22 milliards d’euros visant à renouer avec une croissance économique mise à mal par la crise sanitaire. Le Sénégal a décidé de repenser ses modèles économiques en mettant l’accent sur l’autosuffisance. En transformant les matières premières et agricoles, en industrialisant l’économie de telle sorte qu’en cas de fermeture des frontières, le pays puisse continuer de fonctionner.

Le Sénégal a décidé ainsi de procéder au recentrage sur la production et la consommation locales passera par une « accélération de la souveraineté alimentaire sur les produits de base » (riz, poisson, viande) et par « l’industrialisation » des secteurs agro-alimentaire et pharmaceutique », a expliqué récemment à ce sujet le ministre sénégalais de l’Economie, Amadou Hott.

Allons maintenant au Ghana. Ce pays a décidé de déployer un programme de 17 milliards $ entre 2020 et 2023 pour redresser l’économie nationale affectée par le coronavirus. Destiné essentiellement à aider les entreprises et préserver les emplois, le programme sera financé à hauteur de 70% (12 milliards $) par le secteur privé. Le programme intitulé « Coronavirus Alleviation and Revitalisation of Enterprises Support » (Soutien à la réduction des impacts du coronavirus et à la revitalisation des entreprises – CARES) sera essentiellement destiné à relancer l’activité économique et à préserver les emplois. Il se déroulera en deux phases étalées sur trois ans.

La première phase qui aura cours de juillet à décembre 2020 sera essentiellement une phase de stabilisation. Elle consistera à poursuivre certains programmes d’urgence mis en œuvre pour apporter une aide aux particuliers et aux entreprises.

La seconde phase qui sera mise en œuvre au cours de la période 2021-2023 mettra l’accent sur des stratégies visant à encourager la consommation de biens et de services produits localement afin de soutenir les entreprises locales et de créer des emplois. Elle consistera également à optimiser la réalisation de programmes de développement comme les initiatives One District – One Factory, Planting for Food and Jobs, ou encore Free SHS en tenant compte des nouvelles contraintes budgétaires.

Alors que les recettes publiques du pays ont été fortement impactées par la crise sanitaire, le gouvernement envisage de faire peser 70% du financement du nouveau projet sur le secteur privé. Ainsi, les autorités s’attendent à obtenir environ 12 milliards $ du secteur privé pour mettre en œuvre le CARES. L’Afrique du Sud a décidé d’investir près de 6 milliards de dollars dans les énergies renouvelables et l’agriculture afin de relancer son économie et d’aborder le monde de l’après COVID-19. Ces pays africains ont fait le choix du travail, de l’effort et de la créativité alors que l’Algérie a fait le choix de la fainéantise, à savoir la manipulation de certains paramètres macro-économiques comme la monnaie pour surmonter une crise mondiale structurelle. Cherchez l’erreur…

 

 

 

dernières nouvelles
Actualités

1 تعليق