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mardi, avril 23, 2024

Affaire Saïd Djabelkhir : 19 personnalités internationales interpellent les autorités algériennes

Pas moins de 19 personnalités internationales, des écrivains, des journalistes, des juges ou des philosophes, viennent d’interpeller les autorités algériennes dans une tribune à travers laquelle elle demande à « la Cour constitutionnelle algérienne à censurer la loi ayant conduit à la condamnation de l’islamologue pour «blasphème» ». 

« Dans les prochaines semaines, la Cour constitutionnelle algérienne jugera le cas de l’islamologue Saïd Djabelkhir, condamné le 21 avril 2021 à une peine de trois ans de prison et à une amende de 50 000 dinars pour « offense à l’islam » et « dénigrement du dogme » et « des préceptes de l’islam » en vertu de l’article 144 bis du Code pénal algérien réprimant le blasphème. En cause : l’affirmation, par ce docteur en philosophie, que certaines pratiques musulmanes seraient antérieures à l’islam et d’origine païenne, et que le contenu du Coran et des hadiths n’auraient pas la valeur d’une science exacte », explique ainsi cette tribune diffusée dans plusieurs médias internationaux notamment français.

Parmi les signataires de cette tribune, nous retrouvons Boualem Sansal, écrivain, Rémi Brague, philosophe, membre de l’Institut de France, Chantal Delsol, philosophe, membre de l’Institut de France, Claude Habib, professeur émérite des universités, ou Annie Laurent, docteur en science politique et essayiste.

« Les signataires de cette tribune appellent les autorités algériennes à garantir les libertés d’expression et de recherche académique, conformément au droit international, notamment au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l’Algérie en 1989. Comment prendre au sérieux sinon les déclarations de bonne volonté démocratique et de construction de l’État de droit de l’Algérie ? », explique la même tribune signée également  Heiner Bielefeldt, philosophe, ancien rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté de religion ou de conviction, Mohamed-Christophe Bilek, fondateur de Notre-Dame de Kabylie, Giovanni Bonello, ancien juge à la Cour européenne des droits de l’Homme; Javier Borrego Borrego, ancien juge à la Cour européenne des droits de l’Homme.

« Nous souhaitons exprimer au peuple algérien nos vœux et notre soutien pour qu’il jouisse des droits et libertés universellement reconnus. Nous l’invitons à réconcilier son identité religieuse avec la garantie des droits fondamentaux », souligne enfin cette tribune à laquelle ont adhéré également  Alfred de Zayas, historien, écrivain et ancien expert indépendant des Nations Unies sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable; Ján Figeľ, ancien envoyé spécial de l’Union européenne pour la promotion de la liberté de religion Claude Gilliot, islamologue français, Yassine Mansour, doctorant, Hela Ouardi, professeure universitaire et écrivaine tunisienne; Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ (think-tank catholique), Boštjan Zupančič, ancien juge à la Cour européenne des droits de l’Homme.

 

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  1. L’islamologue Saïd Djabelkhir, condamné le 21 avril 2021 à une peine de trois ans de prison et à une amende de 50 000 dinars pour « offense à l’islam » et « dénigrement du dogme » et « des préceptes de l’islam » en vertu de l’article 144 bis du Code pénal algérien réprimant le blasphème.

    A croire que nous vivons en Arabie Saoudite! En définitive, oui, nous y sommes jusqu’au cerveau. Mais nous, nous faisons semblant d’être des citoyens d’une nation moderne qui a soi disant combattu contre l’obscurantisme colonial et pour la Liberté… mais pas de penser, ni d’expression, ni de croire… mais tout simplement la liberté de condamner l’intelligence et la raison.

    Et, ce, en ce jour, de l’anniversaire de l’assassinat d’une jeune femme nommée Amel Zenoune Zouani âgée de 22 ans.
    Le 26 janvier 1997, le bus qui la ramenait chez elle à Sidi Moussa a été intercepté par un groupe d’islamistes. La jeune fille a été froidement assassinée. Son seul tort était de poursuivre des études alors que ces « gardiens de la foi musulmane » avaient décrété, au nom de l’Islam que les femmes devaient rester chez elles.

    250 000 Algériennes et Algériens ont été assassinés en quelques années pour s’extraire de l’emprise obscurantiste. Et pour quel résultat ? Pour en arriver à condamner un intellectuel algérien spécialisé dans l’étude de l’islam et du fait religieux islamique qui fait état de ses recherches en islamologie. C’est-à-dire qui rend compte de ses recherches dans le domaine des sciences des religions concernant les différents aspects de l’islam et du fait religieux islamique.

    Mais nos gouvernants ne savent pas distinguer l’ouléma, théologien sunnite d’avec un scientifique.

    A quand enseignerons-nous en Algérie que la Terre est plate ? Et qu’elle ne tourne pas autour du soleil.

    De telle condamnation ne redore en rien le prestige de notre nation, ni des Algériens.