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jeudi, avril 25, 2024

53 % des chômeurs algériens ont un niveau d’instruction inférieur au secondaire : le casse-tête des non-instruits en Algérie

Il y a une relation directe entre le faible niveau d’études et la précarité ou la chômage en Algérie. C’est du moins ce que démontrent les dernières statistiques recueillies par le plus récent bilan de l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM), l’organisme responsable du service public de l’emploi en Algérie. D’après cette source officielle, jusqu’à la fin du mois de mars 2022, pas moins de 53 % chômeurs algériens ont un niveau d’instruction inférieur au secondaire. 

Ces chômeurs non-instruits ou faiblement instruits représentent le plus gros contingent des chômeurs en Algérie. En effet, le bilan de l’ANEM indique que l’Algérie compte au moins 222 320 chômeurs qui n’ont absolument aucun niveau d’instruction ! Ils représentent pas moins de 5 % de tous les chômeurs enregistrés auprès des services de l’ANEM. D’autre part, 290 103 chômeurs algériens ont un niveau d’instruction qui s’est arrêté au primaire. Cette catégorie représente jusqu’à 7 % de tous les chômeurs recensés en Algérie.

En revanche, l’Algérie compte plus de 1 663 875 chômeurs qui ont un niveau d’instruction moyen, à savoir des algériennes et algériens dont le cursus scolaire s’est arrêté au cycle moyen (collèges). Ces chômeurs représentent jusqu’à 41 % de tous les demandeurs d’emploi recensés par l’ANEM jusqu’à fin mars 2022.

A la lumière de ces données, on peut aisément conclure qu’au moins 53 % des  chômeurs algériens ont un niveau d’instruction inférieur au secondaire. Il s’agit d’algériennes et d’algériens qui ont accompli un cursus scolaire très faible, pour ne pas dire médiocre. Les conséquences sur leur intégration socio-économique sont désastreuses car à défaut d’une bonne formation, ces concitoyens souffrent de la précarité provoquée par le chômage de longue durée.

Dans les pays développés, le taux de chômage des non-diplômés est jusqu’à quatre fois supérieur à celui des diplômés d’un niveau supérieur à bac+2. Le diplôme apparaît ainsi comme un atout pour accéder à l’emploi. En Algérie, cette tendance commence à s’installer petit à petit sur le marché de l’emploi car les entreprises algériennes sont conscientes que sans personnel qualifié et bien formé, il est impossible de produire de la valeur ajoutée et de la croissance indispensables pour la prospérité et la pérennité de l’activité économique. C’est dire enfin que les autorités algériennes doivent absolument remédier à la problématique des personnes non-instruites qui souffrent de l’exclusion économique et sociale. Sans un système scolaire performant et efficace, aucun développement du pays n’est possible puisque sans citoyen qualifié, il n’est pas possible de réaliser le progrès économique.

 

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