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mercredi, avril 24, 2024

1 Dollar USD = 140 DA : effondrement historique de la monnaie algérienne

La monnaie algérienne vient de subir ces dernières 24 heures un effondrement historique sur les marchés mondiaux. Pour la première fois dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, un dollar USD vaut depuis ce samedi 22 janvier 2022 plus de 140 DA. C’est effectivement un record historique. Plus qu’une baisse, il s’agit d’un véritable effondrement qui aura des conséquences financières et économiques importantes sur le quotidien des Algériens. 

L’Algérie entame cette année 2022 avec une monnaie en chute libre aggravant ainsi l’instabilité monétaire du pays et l’exposant à tous les périls économiques qui peuvent en découler. Cette nouvelle chute du dinar algérien face au dollar américain, la monnaie de référence sur les marchés internationaux, témoigne de l’alarmante descente aux enfers de l’économie algérienne qui commence très mal l’année 2022.

Il faut savoir que le précédent record de la baisse de la valeur du dinar algérien remonte au dimanche 3 octobre 2021 où un dollar américain avait valu pas moins de 137,39 Dinars algériens. A l’époque, c’était le 4e record à la baisse en 40 jours pour la monnaie algérienne qui avait ainsi entamé son effondrement devant la monnaie américaine depuis le dernier trimestre de l’année 2021.

Auparavant, un autre record de la chute du dinar algérien avait été enregistré le 30 septembre dernier où un dollar américain valait pas moins de137,17 dinars algériens.  Entre fin juillet et début octobre 2021, le dinar algérien avait collectionné pas moins de 7 records à la baisse sur les marchés mondiaux.

Face au dollar américain, le dinar a entamé son crash depuis le 25 juillet 2021 (135,09 DA), ensuite le 9 août (135,41 DA), le 23 août (135,88), 8 septembre (136,36), 20 septembre (136,9 dinars) et le 30 septembre (137,17 dinars) et enfin le 3 octobre 2021 avec 1 dollar américain = 137,39 Da.

Aujourd’hui, le 22 janvier 2022, le Dinar algérien officialise sa dégringolade interminable qui ne manquera pas de produire un préjudice terrifiant pour le pouvoir d’achat des consommateurs algériens. Pourquoi ?

Dépendante largement des importations pour couvrir ses besoins nationaux y compris en matière d’intrants industriels ou agricoles, la chute de la monnaie algérienne va engendrer dans toutes dévaluations une forte inflation qui va engendrer une spirale de hausse des prix. Une telle situation limite le pouvoir d’achat des citoyens car ils ne peuvent plus acheter autant de choses qu’avant avec la même somme d’argent. Cette situation porte un énorme préjudice à la croissance économique d’un pays comme l’Algérie car si de nombreux articles que les consommateurs achètent deviennent plus chers, leur pouvoir d’achat diminue. En d’autres termes, l’argent dont ils disposent, à savoir leur revenu et leur épargne, ne leur permet plus d’acheter autant de biens et services qu’auparavant. Cette situation peut engendrer une spirale de hausse des prix.

Il faut savoir enfin que de l’avis commun de toutes les écoles et sensibilités dans les sciences économiques, la stabilité monétaire est un élément fondamental pour la stabilité d’un pays. Pourquoi ? Parce qu’au plan interne, la stabilité monétaire parce qu’elle garantit pouvoir d’achat des biens et services nationaux. Elle est souhaitable au plan externe parce qu’elle garantit la stabilité du  pouvoir d’achat de biens ou services importés.

Lorsqu’une monnaie zigzague, c’est toute l’économie qui est menacée dans sa survie. Soulignons également que la valeur d’une monnaie dépend d’abord du régime de change. dans un système de taux de change fixe, le cours de la monnaie est fixé par les autorités du pays. … dans un système de taux de change flottant, le cours de la monnaie est fixé en fonction de la loi de l’offre et de la demande sur le marché des changes. L’Algérie recourt officiellement au taux de change flottant, mais en vérité, elle ne cesse pas d’intervenir à travers la Banque Centrale algérienne pour déprécier ou apprécier la valeur de sa monnaie en la subventionnant quand ça l’arrange ou en la dévaluant lorsqu’elle en éprouve le besoin. La monnaie algérienne est gérée ainsi par une logique très dangereuse n’obéissant pas à des exigences purement économiques liées à des objectifs de performances sur les marchés mondiaux.

Les principaux facteurs qui influencent les cours des monnaies sont les taux d’intérêt : plus ils sont élevés par rapport à d’autres pays, plus ils rendent les placements attractifs et attirent les investisseurs qui vont donc acheter de la monnaie ce qui aura pour effet de faire monter son cours. Nous avons aussi la balance des paiements : si elle est déficitaire (importations supérieures aux exportations) il y aura besoin de devises au détriment de la monnaie nationale ce qui va affaiblir cette dernière. Une balance des paiements excédentaire produit bien entendu les effets inverses.

Le rythme de croissance est l’autre critère majeur pour déterminer la valeur d’une monnaie : s’il est régulier et soutenu, les sociétés étrangères vont être attirées et acquérir de la monnaie pour procéder à des investissements locaux ce qui va entraîner une hausse de la monnaie. Et enfin le taux d’inflation : le cours de change d’une monnaie contre une autre est déterminé en fonction du différentiel d’inflation entre les pays où ces monnaies sont en vigueur. Si le taux d’inflation est plus élevé dans le pays A que dans le pays B, le cours de la devise du pays A doit s’affaiblir par rapport à la devise du pays B. Malheureusement, dans tous ces paramètres de l’économie, l’Algérie enregistre des déficiences très alarmantes qui s’expliquent par son sous-développement et sa mauvaise gouvernance politique. Nous y reviendrons dans nos prochaines publications.

 

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3 تعليقات

  1. il est pour le moins incompréhensible que la valeur du dinar dégringole de cette façon, est ce une pratique voulue pour résorber le déficit intérieur et appauvrir la population au risque de la pousser à la révolte ou s agit il de l incapacité de nos dirigeants à maitriser la situation dans un pays qui a nettement des ressources supérieures aux pays voisins mais dont la valeur de leur monnaie reste tout de même appréciable. au moins 15 DA pour un DH marocain, 6 DA pour un DTN tunisien et dont le smig demeure largement supérieur au smig algérien, il en est de même pour l allocation touristique allouée annuellement 96 euros pour un algérien, près de 300 euros pour un tunisien et plus de 500 euros pour un marocain.de plus le taux d inflation et la hausse des prix des produits de large consommation sont mieux maitrisés ailleurs . chez nous ,l on nous crée à dessein des abcès de fixation de pénuries diverses mobilisant ainsi et inutilement divers secteurs étatiques et responsables politiques beaucoup plus utiles pour relancer l économie et les grands chantiers gelés .tant que les anciennes mentalités de gestion opaque perdurent ,tant que le marché informel et l absence de facturation sont d actualité ,tant que les méthodes mafieuses sont aussi pratiquées et non jugulées celui qui subira les conséquences de rackett demeurera comme toujours le simple citoyen sans défense

  2. Le Dinar algérien suit dangereusement la même courbe que le Bolivar Vénézuélien
    Les responsables aux manettes n’ont ni la capacité ni l’envie de changer quoique ce soit
    Ils espèrent que le prix du pétrole qui monte, va les sortir de cette impasse, pour pouvoir continuer ainsi le plus longtemps possible, le Venezuela a tenté de faire de même, ils ont fait une erreur monumentale. , en proie à la pire crise économique d’Amérique latine, avec 1 600 % d’inflation prévue en 2021, le Venezuela a changé sa monnaie, ce vendredi 1er octobre. Le billet d’un million de bolivars qui valait 0,0002 centime d’euros devient un seul nouveau Bolivar. Mais, selon les économistes, cela ne devrait rien changer à la catastrophe financière que vit le pays.